En Autriche, l'extrême droite de nouveau battue par le candidat écolo

Ce dimanche, les Autrichiens ont voté une troisième fois pour élire leur président, suite à l’annulation du scrutin du 22 mai qui avait vu la victoire de justesse du candidat Alexander Van der Bellen, soutenu par les écologistes. En face de lui, le nationaliste Nobert Hofer comptait bien remporter la mise. Il a finalement rapidement reconnu sa défaite.

[Edit 21h] Le candidat écologiste l’emporte de nouveau sur l’extrême droite ce dimanche, avec un score sans appel de 53,3% des suffrages. Norbert Hofer a rapidement reconnu sa défaite par communiqué. Le taux de participation s’est élevé à 74,1% contre 72,6% en mai dernier.

 

Cela va se jouer à peu de choses. Ce dimanche 4 décembre, l’écologiste libéral et candidat indépendant Alexander Van der Bellen affronte derechef Norbert Hofer, candidat nationaliste du Parti de la liberté. La première élection d’Alexander Van der Bellen suite au second tour du 22 mai avait été invalidée suite à des irrégularités constatées par la Cour constitutionnelle autrichienne, notamment lors du dépouillement d’une partie des votes par correspondance. Des dizaines de milliers de bulletins acheminés de pays tiers avaient été dépouillés en dehors des heures légales, ou par des personnes non habilitées, provoquant la saisine de la Cour constitutionnelle par le Parti de la liberté d’Autriche (Freiheitliche Partei Österreichs, FPÖ) de Nobert Hofer.

Une première élection très serréeAlexander Van der Bellen, soutenu par les écologistes de Die Grünen-Die Grüne Alternative, avait battu de justesse Nobert Hofer, du Parti de la liberté d’Autriche (Freiheitliche Partei Österreichs, FPÖ), avec 50,3 % des votes et 30 863 voix d’avance. Les deux candidats avaient été départagés par les votes par correspondance – traditionnellement moins favorables à la droite populiste -, dépouillés le lendemain du vote au pays.

Ce dimanche, l’enjeu majeur concernera encore ces votants de l’étranger, qui avaient représentés 17 % des bulletins lors du second tour de mai. Dans un pays où le président fédéral joue en théorie un rôle honorifique, l’élection de Nobert Hofer marquerait la première accession au pouvoir d’un représentant de l’extrême droite en Europe depuis 1945. Inquiétant, d’autant que les pouvoirs du président autrichiens ne se cantonnent en réalité pas aux symboles : autorisé à révoquer le chancelier et son gouvernement sans en référer à quiconque, le président fédéral peut également tenter de dissoudre le parlement – avec l’aval du gouvernement – ou encore nommer des fonctionnaires, là encore avec l’aval du gouvernement. Le président peut également refuser de signer des traités internationaux, comme le Tafta, rejeté du reste par les deux candidats. Il est également, sur le papier, chef des armées qui comptent au total moins de 16 000 militaires en Autriche.

Comme en Italie, le spectre de l’extrême-droiteHasard du calendrier, l’élection autrichienne se tient au même moment qu’une échéance importante chez le voisin transalpin, où l’influence de l’extrême droite constitue le même enjeu majeur : en Italie, le referendum constitutionnel voulu par Matteo Renzi ce dimanche 4 décembre s’est transformé, comme souvent en pareil cas, en consultation « pro » ou « anti » Renzi. Avec, en embuscade, le spectre du populiste Beppe Grillo et de son Mouvement 5 étoiles (M5S).

En attendant les premiers résultats de ces deux scrutins, les Autrichiens espèrent que leur élection présidentielle ira cette fois à son terme : déjà le 12 septembre, la tenue de ce « troisième tour » prévu à l’origine le 2 octobre avait été annulé suite à la découverte d’une malfaçon sur des bulletins de vote par correspondance : à cause d’une colle de piètre qualité, certaines enveloppes de vote s’ouvraient toutes seules… Lassés par cette élection interminable, les électeurs autrichiens vont finalement choisir entre Van der Bellen, austère ex-prof d’économie de 72 ans converti tout récemment au web, et le plus jeune Hofer, 45 ans, un ingénieur en aéronautique qui se plait à polir son profil de gendre idéal tout en travaillant à la normalisation de son parti. À la manière de Marine Le Pen en France.

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