Ils se sont rencontrés lors des sommets franco-russes, ils ont travaillé sur des dossiers sensibles, comme la vente des Mistral à l’armée russe. Et ils partagent une passion pour les sports extrêmes. Entre Fillon et Poutine, c’est plutôt une affaire d’hommes.
Sur le plateau du dernier débat télévisé de la primaire de la droite, la mémoire de François Fillon a paru flancher quant à ses relations avec Vladimir Poutine. Comme s’il jugeait urgent de réfréner les élans de son pressant admirateur russe. La veille, celui-ci avait loué les qualités du Sarthois, « un grand professionnel », « qui se distingue fortement des hommes politiques de la planète ».
Attaqué sur ce point par Alain Juppé, Fillon a répliqué sèchement : « Il se trouve que nous avons travaillé ensemble, car j’ai été Premier ministre pendant cinq ans et qu’il a été Premier ministre pendant cinq ans. Ce sont les seules relations que nous avons.» Le matin même, embarrassé, le futur vainqueur de la primaire avait d’ailleurs insisté auprès de l’un de ses soutiens, qui se préparait à un débat sur une station de radio, pour qu’il explique que «[leurs] alliés, ce sont les Etats-Unis et l’Europe ».
Qu’importent ces prudences : lundi, dans les médias russes proches du régime, la victoire de François Fillon a été largement saluée. Alors, prorusse, François Fillon ? A partir de 2004, il a indiscutablement multiplié les allers-retours à l’Est. Ministre de la Recherche, il se passionnait à l’époque pour le lancement du programme spatial de coopération franco-russe. « Il n’a donc pas découvert le pays grâce à Vladimir Poutine », souligne son ancien conseiller à Matignon Jean de Boishue, qui forme avec la plume Igor Mitrofanoff la garde rapprochée russophone du candidat.
Mais, selon Boishue, descendant de Russes blancs tout comme Mitrofanoff, on ne peut pas véritablement qualifier Fillon de russophile. « Chirac l’était plus que lui. Il considère simplement que la Russie est une grande puissance, et que c’est une partenaire incontournable. » « Il a une conception gaulliste des relations internationales », renchérit l’ancien ministre Thierry Mariani, un de ses soutiens.
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