La droite Hermès

Le charme austère de François Fillon risque de séduire plus difficilement lorsque le corps électoral sera composé de moins de sympathisants de droite CSP+…

La droite filloniste se sent caricaturée, mais s’entend-elle parler ? En particulier sur la famille, la religion et la fonction publique ? François Fillon lui-même est le moins caricatural de son camp. Posé, sérieux, direct, compétent, résistant le plus souvent à la démagogie (sauf quand il fustige les élites), on comprend qu’il ait séduit un électorat dégoûté du bling-bling.

Son charme austère risque de séduire plus difficilement lorsque le corps électoral sera composé de moins de sympathisants de droite CSP+ et de davantage d’ouvriers, d’employés, de fonctionnaires, de gays, d’athées ou de non-catholiques. Des adversaires plus teigneux que Juppé n’auront pas de mal à démontrer que son programme conservateur et ultralibéral sert une petite minorité, aisée, au détriment de tous les autres.

L’ultralibéralisme n’a jamais été porteur dans ce pays. Demandez à Madelin. L’austérité à la Thatcher ne fait rêver personne, ou presque. Or, c’est la véritable obsession de Fillon : «réduire le périmètre de l’Etat», dans un pays qui tient plus que jamais à sa protection. Il ne veut pas seulement diminuer le nombre de professeurs et de policiers pour réduire la dette publique (celle qui a explosé sous sa gouvernance et qu’il creusera en supprimant l’ISF), mais par idéologie. On le sent, à chaque page de ses livres, lorsqu’il aborde la fonction publique.

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