Hélène Carrère d'Encausse : "La popularité de Poutine repose sur le sentiment d'humiliation"

Selon l’historienne de la Russie Hélène Carrère d’Encausse, les Russes acceptent l’autoritarisme de leur président parce qu’ils espèrent voir leur pays à nouveau respecté.

Marianne : En France, on présente Poutine comme un dictateur qui bafoue les droits de l’homme… Comment le voyez-vous ?

Hélène Carrère d’Encausse : C’est avant tout un chef d’Etat autoritaire, qui est convaincu que son pays a besoin d’un Etat fort et d’un dirigeant fort. Parce que la Russie est un pays très compliqué. C’est le plus grand pays du monde en termes de territoire, caractérisé par une diversité humaine, culturelle, religieuse et économique très importante. Poutine a conduit, ces deux dernières années, une vigoureuse reprise en main. Sa préoccupation première est de conserver l’appui de la population. Or, sa popularité repose en partie sur le sentiment d’humiliation des Russes qui considèrent que leur pays n’est pas assez respecté par la communauté internationale. C’est pour cela que l’Etat fort et le dirigeant autoritaire sont acceptés de ses compatriotes.

 

Mais que veut-il ?

La Russie a su reconstituer sa puissance militaire. Poutine considère qu’il est à la tête d’un grand pays qui n’est pas reconnu comme une puissance internationale. Son mandat s’achève en 2018. Pour se représenter, il aura besoin de s’affirmer sur la scène internationale. Il n’est pas un rêveur, c’est un homme qui veut avant tout dénouer le nœud économique qui enserre actuellement son pays : les sanctions en représailles de l’annexion de la Crimée.

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