13 novembre : "Même affaibli, Daech va encore nous faire du mal"

Une victoire de la coalition internationale à Mossoul et à Raqqa ne marquera pas la fin du terrorisme. Au contraire, de nombreux djihadistes vont revenir en Europe.

Marianne : Un an après les attentats du 13 novembre, qui ont ciblé les civils dans plusieurs endroits de la capitale française, que doit-on, selon vous, commémorer ?

Claude Moniquet : Cette triste journée du 13 novembre, c’est, tout d’abord, l’occasion de penser aux victimes. Un nombre considérable de victimes des récents attentats de Daech sur le sol français sont des musulmans. Les terroristes frappent de façon indiscriminée n’importe quelle personne vivant en France, quelles que soient sa religion, son appartenance sociale ou son affiliation politique ou philosophique. Il faut, aussi, se souvenir que, le 13 novembre 2015, nous avons été pris par surprise, bien que nous ayons eu connaissance de la possibilité d’attentats. Un an après, la lucidité s’impose : l’Etat islamique, bien que sérieusement affaibli en Irak et en Syrie, va vouloir continuer à nous faire le plus mal possible.

 

Justement. Vous insistez, dans Daech, la main du diable, sur le fait que des cadres de l’Etat islamique ont été recrutés auprès d’anciens membres des services secrets de Saddam Hussein, après la guerre de 2003. Avec la chute de Mossoul et d’autres bastions territoriaux de l’EI, va-t-on assister à une régression de la violence djihadiste ?

Non, hélas, pas forcément ! Ayant perdu le contact avec ses soutiens extérieurs, notamment en Jordanie et en Turquie, l’Etat islamique a beaucoup plus de mal à faire venir dans son territoire des combattants qui repartent ensuite dans leurs pays respectifs. En outre, quand Daech aura perdu le contrôle de Mossoul et Raqqa, le maintien des bases d’entraînement sera beaucoup plus difficile. Pour ses camps d’entraînement où il a formé de nombreux volontaires étrangers, l’Etat islamique a eu besoin de zones de non-droit, mais celles-ci, malgré les revers territoriaux de l’organisation terroriste, ne devraient pas disparaître.

 

En attendant, suffira-t-il à Daech, comme vous l’écrivez, de réussir une « action d’éclat » pour « assurer sa présence médiatique » et « attendre que, par émulation, d’autres tueurs se manifestent spontanément » ?

Nos services ont très clairement anticipé le retour à la clandestinité de nombreux djihadistes et il est assez probable que l’Etat irakien, une fois débarrassé de l’EI, mène une politique assez sectaire à l’endroit des sunnites, ce qui aura pour conséquence de permettre le redéploiement ultérieur de l’organisation, du côté des sunnites.

(…)

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