Croyez-vous à la radicalisation de l’islam ou à l’islamisation de la radicalité ?
Croyez-vous à la radicalisation de l’islam ou à l’islamisation de la radicalité ? C’est à Paris la question du jour, en passe de tourner au jeu de société. Car c’est bien la nature de la société qui en est l’enjeu. Mais je vous préviens que vous y risquez gros : votre réputation, vos relations sociales… Dans le premier cas, vous serez taxé d’«islamophobie», et promptement zemmourisé. Dans le second, d’«islamo-gauchisme», et vous serez plénélisé.
J’ai l’air de prendre les choses à la légère, mais je vous assure qu’il n’en est rien. La propension à élever toute question politique d’actualité à la hauteur d’un tournoi d’idées n’est pas nouvelle en France ; elle est vieille comme les intellectuels, Tocqueville l’avait déjà remarqué. Elle se double aujourd’hui, quand il s’agit de l’islam, d’une véritable hystérisation et d’un risque permanent de stigmatisation morale. Si le catholicisme ne suscite plus que la dérision, le protestantisme, l’indifférence respectueuse, le judaïsme, la circonspection, l’islam, lui, suscite à la fois l’effroi et la dévotion. Nous sommes toujours à la lisière de la terreur et du sacré ; pas tout à fait encore dans une guerre de religion, mais bel et bien déjà dans une guerre sur la religion. Les engouements qu’il inspire peuvent surprendre chez beaucoup d’esprits libres ; mais rappelons-nous que le communisme stalinien produisit jadis les mêmes dénis de réalité chez beaucoup d’intellectuels.
De quoi s’agit-il ? Du duel à distance, qui dure depuis des années déjà, entre deux spécialistes de l’islam contemporain, Gilles Kepel et Olivier Roy.
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