Droit de vote des étrangers aux élections locales : leçon de citoyenneté à l'intention des élites

Alors que, selon une étude Harris Interactive publiée par « La lettre de la citoyenneté », les Français sont majoritairement favorables au droit de vote des étrangers non-Européens pour les élections locales, cette promesse du candidat Hollande et du candidat Mitterrand avant lui est plus que jamais enterrée. Mais plus personne n’en parle… Et si les Français donnaient une leçon de citoyenneté aux élites ?

Pour enterrer les bonnes idées, il suffit parfois de décréter qu’elles sont minoritaires, même quand ce n’est pas le cas. Ainsi du droit de vote aux élections locales des étrangers originaires d’un pays extérieur à l’Union européenne. C’est un vieux serpent de mer de la gauche, souvent évoqué à la veille d’un rendez-vous politique national, régulièrement oublié le lendemain, comme si la question de l’intégration était définitivement réglée. (…)

Entre-temps est apparu un autre «totem» sous l’appellation de «citoyenneté européenne». En contradiction avec l’esprit de la Constitution, le traité de Maastricht (1992) a inventé cette notion censée s’ajouter aux différentes citoyennetés nationales. Tous les traités postérieurs, qu’il s’agisse d’Amsterdam (1997), de Nice (2001) et de Lisbonne (2007), ont pris des dispositions supplémentaires inspirées de la même démarche. Le cas du traité de Lisbonne est le plus cocasse, puisqu’il a été adopté envers et contre l’avis des peuples français et néerlandais, consultés par référendum en 2005.

En vertu de cette fumeuse notion de citoyenneté européenne, les ressortissants de l’UE ont le droit de vote et d’éligibilité aux élections municipales dans les pays où ils résident. A contrario, les immigrés originaires d’un pays hors UE en sont toujours privés. Ainsi, un ouvrier de la sidérurgie mosellane originaire de Roumanie, de Grèce ou d’Espagne, a des droits que n’a pas un prolétaire de l’usine Peugeot de Sochaux venu d’Algérie, travaillant en France depuis trente ans, payant ses impôts, pouvant être élu au comité d’entreprise, mais n’ayant pas abandonné sa nationalité d’origine. Dans un pays où le mot «égalité» figure sur le fronton des bâtiments officiels, voilà qui résonne étrangement.

Résultat : à l’exception de quelques hurluberlus ayant de la mémoire, plus personne ne parle du droit de vote des étrangers. 

(…)


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