Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé ce mardi 6 septembre une « nette diminution » du nombre d’arrivées de djihadistes français sur « zone », en Syrie et en Irak au premier semestre 2016, 18 combattants contre 69 à la même époque l’année dernière. Comment interpréter ce chiffre ?
Que doit-on comprendre de la « nette diminution » du nombre d’arrivées de djihadistes français sur « zone », en Syrie et en Irak ? 18 Français au premier semestre 2016 contre 69 à la même époque l’année dernière, a annoncé ce mardi 6 septembre, Bernard Cazeneuve, en marge du colloque annuel des attachés de sécurité de la Direction de la coopération internationale (DCI) dépendant de son ministère. « C’est quatre fois moins » de combattants, explique le ministre de l’Intérieur.
Est-ce que cela signifie que les recrues partent moins ? Ou qu’elles partent ailleurs, en Libye par exemple ? Ou même qu’elles ont choisi de changer de stratégie, à l’appel de l’ex-chef de propagande de Daech, Al-Adnani, récemment annoncé mort, qui avait ordonné à plusieurs reprises à ses oies, de frapper « n’importe quel » infidèle, par n’importe quel moyen et donc n’importe où, y compris en France ?
Pour Bernard Cazeneuve, cette diminution s’explique plutôt par les récents revers subis par le groupe terroriste, dont celui subi à Manbij, dans le nord de la Syrie, début août, après Fallouja à l’ouest de l’Irak en juin, ou la cité gréco-romaine de Palmyre en mars, ou encore la défaite de Kobané à la frontière turco-syrienne en janvier 2015. A cela, s’ajoute selon le ministre de l’Intérieur, les « efforts » de la lutte antiterroriste en France et le durcissement de l’arsenal judiciaire dont le procureur de la République de Paris, François Molins, a dessiné les contours cette semaine dans une interview accordée au Monde.
« Requalification au criminel des procédures déjà ouvertes » en correctionnel, peines de prison plus lourdes pour les apprentis djihadistes et leurs complices (épouses, amis, soutiens logistiques)… une plus grande sévérité sera en effet appliquée à l’avenir. Cela incitera-t-il les 689 Français (275 femmes et 17 mineurs) présents en zone de combat à ne pas revenir ? Si le nombre de départ baisse, seuls 12 retours ont par ailleurs été « détectés sur le territoire » français au premier semestre 2016 contre 25 au semestre précédent. Soit moitié moins.180 autres combattants seraient quant à eux toujours en transit.
Une situation que le procureur de Paris traduit par un risque accru d’attentats en France. « On voit bien dans l’histoire du terrorisme que quand les organisations terroristes sont en difficulté sur zone, elles recherchent l’occasion de commettre des attaques à l’extérieur », explique-t-il dans le Monde. Une stratégie d’ores et déjà mise en oeuvre en juin dernier France par le tueur de Magnanville.
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