On a trouvé un député qui s'applique le non-cumul dans le temps!

Et si en plus du non-cumul des mandats, s’appliquait un non-cumul dans le temps ? C’est ce que défend Laurent Granguillaume, député PS, qui annonce qu’il ne se représentera pas en 2017 au nom de cette conviction.

Alors que certains élus s’accrochent à leur siège comme des bigorneaux sur un rocher, d’autres, à l’inverse, font le choix de laisser leur place au nom de leur conviction et de leur cohérence. Ils sont rares, certes, mais ils existent. C’est le cas du socialiste Laurent Grandguillaume, député de la Côte d’Or et conseiller municipal de Dijon, qui a annoncé ce lundi 5 septembre sur son blog : « Après dix années de mandats électifs sans interruption (locaux et nationaux), j’ai décidé de ne pas me représenter aux élections législatives de juin 2017″.

Une décision « mûrement réfléchie » qui coïncide avec une conviction profonde, écrit-il :

« Je considère qu’il faut à la fois limiter le cumul des mandats en nombre et dans le temps car on ne peut pas être partout et bien faire plusieurs choses à la fois. C’est pourquoi je m’applique cette exigence à moi-même, comme je m’étais appliqué le non-cumul avec un exécutif local dès le lendemain de mon élection en tant que député en 2012, bien avant le vote de la loi qui s’appliquera à tous en 2017″.

Pas sûr que ses camarades socialistes le suivent sur ce terrain. Au contraire, le sénateur Luc Carnouvas, un proche de Manuel Valls, a déposé juste avant de partir en vacances une proposition de loi pour justement repousser l’application du non-cumul des mandats…

Pour sa part, Laurent Grandguillaume précise ainsi sa pensée sur son blog :

« On ne peut pas regretter de voir les mêmes têtes depuis des décennies et en même temps reproduire des schémas identiques, même quand on est plus jeune. L’ordre des choses installe une forme de glaciation qui empêche le renouvellement des idées, l’audace et la prise de risque. Il faudrait être candidat à tout, partout et tout le temps pour exister. C’est cela aussi le moteur de la défiance. »

« Mon mandat de député ne sera jamais mon métier »

Le député bourguignon dit vouloir favoriser l’émergence de nouvelles têtes : « Bien d’autres jeunes responsables politiques locaux pourront continuer le travail dans la 1ère circonscription de la Côte d’Or, seule circonscription de notre département où la gauche a progressé lors des derniers scrutins ». Dans un entretien accordé à L’Echo des communes, il explique aussi : « Mon mandat de député, je le redis, est un engagement, un engagement sincère. Mais ce ne sera jamais ‘mon métier’. Et puis je relèverai, à n’en point douter, de nouveaux challenges dans l’avenir ! ».

Que fera-t-il après 2017 ? Démissionnaire dès à présent de son mandat de conseiller municipal, il a indiqué qu’il allait « suivre une formation pour (se) préparer à (sa) transition professionnelle « , précisant sur son compte Twitter : « Tout en terminant mon travail à l’Assemblée, je suivrai un master 2 en management dès lundi. Le non cumul dans le temps, c’est le changement ».  Sur les réseaux sociaux justement, l’annonce de ce pro-Hollande peu connu du grand public a suscité de nombreux messages de soutien et de respect.

Du coup ceux qui appliquent le non cumul sont ceux qui mériteraient de rester… #cassetête https://t.co/IfXOJfEBPK

— Isabelle Wayaffe (@isaway) 5 septembre 2016

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