Désormais officiellement candidate à la candidature pour la présidentielle, Cécile Duflot a toutefois une particularité : elle est déjà candidate aux législatives. Une double candidature qui s’inscrit dans sa volonté de transférer le pouvoir réel de la présidence de la République au Parlement.
Après avoir longtemps hésité et refusé le principe d’une primaire, Cécile Duflot se lance dans la primaire écologiste et la course à la présidentielle. Mieux : dans le JDD de ce dimanche, elle rappelle vouloir également concourir pour… les législatives ! Un acte de candidature déjà posé en février et auquel elle ne renonce pas malgré ses ambitions élyséennes. Une gloutonnerie pas si incohérente, si l’on en croit son futur programme dont elle livre quelques éléments à l’hebdomadaire dominical. Parmi ceux-ci, « le retour au calendrier électoral dans lequel les législatives précèdent la présidentielle« et un septennat « non renouvelable« .
Convaincue que « la Ve République est épuisée » et que « le présidentialisme est en train de tuer la démocratie« , Cécile Duflot veut passer à la « démocratie augmentée ». En clair, l’ancienne patronne d’EELV milite pour « l’instauration d’une proportionnelle qui permette de dégager une majorité et de construire une coalition de projets ». Elle veut également « une constituante pour l’Europe ». Et conclut :
« C’est pourquoi je suis candidate à la présidentielle et candidate aux législatives ».
Pour l’ancienne ministre du Logement, il y a nécessité de lier ces deux élections : « Si c’est dans la présidentielle que se cristallise la politique, c’est au Parlement que doit s’exercer le pouvoir. » Dans le courrier adressé aux adhérents d’EELV le 20 août et dans lequel elle officiliase sa candidature, Cécile Duflot développe :
Cette question du rôle du parlement est centrale. Et, une fois encore nous ne devons pas oublier que l’élection présidentielle et les élections législatives qui suivront participent d’une même séquence politique. Ma candidature s’inscrit aussi dans cette logique : créer des passerelles entre les deux campagnes pour s’inscrire avec force dans le cycle qui s’annonce. La présidentielle ne doit pas aspirer toutes les énergies du mouvement au détriment des régions et des élections législatives.
Évoquant un « quinquennat raté pour l’écologie » dans le JDD, Cécile Duflot ne veut pas « céder au renoncement » qu’elle dit avoir « vu de l’intérieur », dans une référence à peine voilée au départ d’Emmanuelle Cosse pour le gouvernement et aux nombreuses autres défections au sein d’Europe Écologie-Les Verts. « Il faudra un jour un parlement écologiste, un président de la République écologiste« , veut croire la députée de Paris, qui évoque un « chemin » à prendre, « pas à pas ». Dans un parti passé maître dans l’art de saborder ses têtes d’affiche, le chemin promet d’être semé d’embuches pour Cécile Duflot.
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