Villefranche-sur-Saône : l'auto-école avec salle réservée aux femmes sera contrôlée dès son ouverture

Une auto-école de Villefranche-sur-Saône souhaite proposer dès ce lundi 22 août une salle de code « réservée aux femmes ». Une innovation sans rapport avec une discrimination d’ordre religieux, assure la gérante tout en promettant des cours de conduite pour les femmes, par une femme. La préfecture voit les choses différemment et enverra des policiers en inspection dès l’ouverture du commerce.

L' »auto-école de la mairie » – appelée ainsi du fait de son emplacement – doit ouvrir ce lundi 22 août, en plein centre-ville de Villefranche-sur-Saône, dans le Rhône. Et promet une spécificité dont la gérante est très fière : « Avec bien sûr une salle de code réservée aux femmes el hamdoulah ! ». Un post du 7 août publié sur la page publique des « Musulmans de Villefranche sur Saône » effacé depuis (comme d’autres en lien avec l’auto-école), dont voici une capture d’écran :

En commentaire de ce post, la dirigeante de l’auto-école promet également que les leçons de conduite pour les femmes seront assurées par une femme :

Devant le tollé suscité par cette initiative, la gérante s’est justifiée sur BFMTV en pointant le comportement taquin des garçons : « Vu la demande que j’avais, qui était assez impressionnante, de filles qui voulaient être toutes seules. Notamment parce que les garçons sont chahuteurs, font beaucoup de bruit ». D’ailleurs, assure la jeune femme, « les premières personnes qui m’ont demandé n’étaient pas du tout musulmanes. C’est vraiment surtout pour le bruit que les garçons occasionnent »

Une version qui n’a pas vraiment convaincu les autorités sur place : « Une inspection aura lieu dès l’ouverture », a réagi le 20 août la préfecture du Rhône dans les colonnes du Parisien. Le quotidien rappelle que l’établissement avait obtenu le feu vert des autorités le 5 août. « Mais rien ne stipulait dans les documents fournis cette organisation des locaux, explique la préfecture. L’inspection pourrait aboutir, selon les constats sur place, à une saisie du tribunal administratif pour non-conformité du dossier. »

La gérante de l’entreprise estime de son côté que « d’autres auto-écoles font la même chose ailleurs. Cela n’avait pas fait polémique jusqu’ici, peut-être parce que le climat était différent d’aujourd’hui. C’est seulement du commerce. Il y a une demande, j’y réponds. »

« C’est une forme de communautarisme »

Pour le député-maire (LR) de la ville, Bernard Perrut, les choses sont moins simples : « Dès lors que cette auto-école annonce comme argument de vente une salle réservée aux femmes, c’est une forme de communautarisme : je ne veux pas enflammer le dossier, mais je dois réagir. Je suis surpris et choqué. »

La page publique du groupe Facebook sur laquelle a été postée l’annonce, intitulée « Musulmans de Villefranche sur Saône », complète l’impression de malaise sur ce dossier. Si la plupart des messages relatifs à l’auto-école y ont été effacés, on y trouve diverses publications pour le moins favorables aux thèses de l’islam radical. Par exemple, ce message selon lequel être salafiste, ce n’est « en aucun cas du sectarisme » :  

 

On y apprend aussi à bien porter le voile, en faisant attention à ne pas faire dépasser de cheveux inopportunément :

 

Être musulman « non pratiquant » semble par ailleurs être une inenvisageable aberration :

 

Les signes de fin de monde, eux, font froids dans le dos. Parmi ceux-ci, l' »homosexualité » :

Quant au burkuni, il n’a pas droit de cité car… il serait trop seyant. 

 

« Epinglé » en haut de la page Facebook, un sondage demande l’avis des internautes sur l’ouverture de « l’auto-école de la Mairie ». À 13h30 dimanche, sur 107 votants, 103 estimaient qu' »ils font ce qu’ils veulent, on est dans un pays libre » ou qu' »ils doivent continuer à se battre ».

 

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