"Homme blanc, Homme noir", la nouvelle exposition du Quai Branly

Du 16 juin au 9 octobre 2016, le musée du Quai Branly consacre une exposition sur le regard de l’homme noir sur l’homme blanc, à travers l’art.

L’exposition repose sur un concept original : plutôt que s’intéresser à la vision des colons, c’est le point de vue des populations locales qui est pris en compte. « Si l’Europe imposa sa vision de l’Autre, ses représentants et ambassadeurs furent aussi épiés et analysés avant d’être imités, admirés, critiqués ou moqués », peut-on lire sur le panneau d’entrée. « En d’autres termes, tandis que l’Europe conquérante se familiarisait avec la figure de l’Africain, celui-ci, de son côté, commençait à intégrer cet autre au teint pâle dans son propre univers symbolique et artistique ».

Portraits de militaires en bois vêtus à l’européenne, masque coiffé d’un casque colonial, lunettes de colons, sont autant de représentations locales du pouvoir. Parmi les quatre-vingt dix objets et photographies exposées, se trouvent des figures connues comme un pagne à l’effigie du Général de Gaulle. On retient surtout la grande enseigne peinte sur bois d’un « Tailleur hommes, dames », ainsi que les magnifiques photographies en noir et blanc d’un chasseur du roi Boa Kouassi (1929, Côte d’Ivoire).

L’exposition montre, notamment, comment les artistes africains du début du XXème siècle s’inspirent dans leurs oeuvres de produits manufacturés importés par l’Occident. Un transistor perlé, des jouets représentant une camionnette avec son chauffeur et un cycliste, ou la figurine d’une femme en train de coudre, mêlent art et objets de la vie quotidienne.

Une partie des vitrines est dédiée à la religion. Entre photographies de tombeaux européens, objets ayant appartenus à des missionnaires et bâtons de magiciens, l’accent est mis sur le contraste existant entre les deux cultures. C’est par un documentaire de Jean Rouch, ethnologue français, que se clôt la visite. Les Maîtres fous (1955) montre le rite religieux des Haoukas – République du Ghana – qui repose sur le mime de figures coloniales, comme le gouverneur, le capitaine, ou encore le conducteur de locomotive.

Cette présentation inédite des rapports entre l’Occident et l’Afrique est aussi l’occasion de redécouvrir les magnifiques expositions permanentes du musée, qui fête ses 10 ans cette année.

*Exposition visible du 16 juin au 9 octobre 2016.

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