Le conseil national de Les Républicains, ce samedi 2 juillet, est l’occasion pour Nicolas Sarkozy d’un dernier exercice d’autosatisfaction avant d’endosser pour de bon le costume de candidat à la primaire de la droite, en vue de la présidentielle de 2017. Son bilan à la tête du parti est pourtant mitigé.
Attention, séance d’autosatisfaction en vue. Nicolas Sarkozy préside ce samedi 2 juillet à Paris le dernier conseil national de Les Républicains(LR) – sorte de parlement du parti – avant la primaire qui désignera en novembre le candidat de la droite à l’élection présidentielle. Dans le storytelling sarkozyste, ce rassemblement marque la fin d’un cycle, celui de la remise « en ordre de marche » du parti qu’il préside depuis 2014. « Il y a plusieurs séquences, détaille Eric Woerth, lieutenant sarkozyste chargé du projet de LR. C’est encore la séquence du parti. On va entrer cet été dans une deuxième phase, celle de la primaire. » Le 26 août au plus tard, Nicolas Sarkozy quittera son costume de patron du parti pour endosser officiellement celui du candidat qu’il est déjà.
Mais pas question de rendre les clés de la maison avant de faire remarquer à grand bruit que la façade a été ravalée. C’est bien l’objectif du conseil national de ce week-end. Sarkozy affichait déjà la couleur, dimanche dernier sur France 2 : « J’avais un travail à faire, j’avais pris des engagements. Dix-huit mois après, les engagements ont été tenus. » Pourtant, le bilan est en demi-teinte. Exemple : en transformant l’UMP en Les Républicains l’an dernier, Sarkozy avait fixé un objectif de 500.000 adhérents en 2017. On en est loin, avec seulement 238.000 militants à jour de cotisation au 31 décembre 2015.
Quant à rebâtir l’unité si chère à Nicolas Sarkozy de la famille politique, ce n’est pas non plus une éclatante réussite. Certes, l’ambiance chez LR est plus apaisée qu’à l’époque de la guerre Copé-Fillon en 2012 ou celle des affres de l’affaire Bygmalion en 2014. Mais en ce moment, la droite ressemble bien plus à des clans en pleine veillée d’armes qu’à une chaleureuse bande de potes qui se donnent des tapes dans le dos.
La preuve : ce samedi, Nicolas Sarkozy présente le projet du parti, censé servir de socle programmatique à tous les candidats à la primaire. Sauf que dans les équipes d’Alain Juppé, Bruno Le Maire et François Fillon, on ne cesse de marteler que ce projet, c’est celui de Nicolas Sarkozy, point barre. D’ailleurs, la plupart des rivaux de l’ex-président montrent peu d’enthousiaste pour le conseil national. Juppé passera une tête mais ne restera pas pour écouter le discours de Sarkozy, tandis que Le Maire a carrément décidé de bouder la rencontre. Autre sujet de tensions : les élections législatives de 2017. La commission d’investiture du parti a bouclé cette semaine ses travaux pour désigner les candidats LR. Mais Juppé, Le Maire et Fillon ont bien fait comprendre que s’ils remportaient la primaire, ils reviendraient sur certaines décisions. Manière de contester la mainmise de Sarkozy sur le parti, alors que ses rivaux lui reprochent sa double casquette de président de LR et candidat à la primaire. « Il y a clairement une volonté de hold-up sur l’appareil, constate un député LR non aligné. C’est normal, il ne va pas se gêner ! »
De fait, les sarkozystes font peu de cas de ces accusations. Depuis quelque temps, ils sont même sur un petit nuage, grisés par la remontée de leur champion dans les enquêtes d’opinion. Ce vendredi, Nicolas Sarkozy grappille six points d’intentions de vote pour la primaire dans un sondage Elabe pour l’Opinion, même si le maire de Bordeaux reste le favori des électeurs qui se disent certains d’y participer. L’ex de l’Elysée, qui compte sur les sujets identitaires et sécuritaires pour doper sa campagne, surfe sur une actualité qui lui profite, entre Brexit, terrorisme et crise sociale. A quelques jours de ses vacances, Sarkozy escompte que l’été sera tout aussi chaud.
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