La fausse identité du président gabonais, longtemps connue des barons du pouvoir, l’oblige à multiplier les documents censés prouver sa légitimité. Mais, aujourd’hui, les langues se délient…
En 2009, pour contourner l’article 10 de la Constitution, Ali Bongo s’est présenté à la présidentielle gabonaise en arborant un faux certificat de naissance, comme il l’a reconnu le 11 janvier 2015 sur RFI. Grâce à un scrutin truqué et le soutien sans faille de Nicolas Sarkozy, il l’a emporté.
Avec un nouvel acte de naissance, aussi faux que le premier, et au risque d’enflammer le pays, il entend à nouveau être candidat à celle du 27 août prochain. Car Ali Bongo n’est pas le fils biologique du couple Bongo. Lequel, n’ayant pas fait les démarches pour l’adopter après son arrivée du Biafra, en septembre 1968, a préféré lui fabriquer un faux état civil. La nationalité d’Ali Bongo est donc incertaine. Ce n’est qu’un sans-papiers vivant au Gabon, un SPF («sans-papiers fixe»), selon l’expression assassine de Chantal Myboto, une des nombreuses ex-compagnes d’Omar Bongo.
Contrairement à la légende devenue vérité d’Etat, l’actuel président gabonais n’est pas né le 9 février 1959 à Brazzaville. Voilà fort longtemps que cela est connu des principaux barons du régime. Pour mon livre Affaires africaines, publié en 1983, j’avais recueilli leurs confidences qui, dès cette époque, m’avaient permis d’affirmer que «la propre épouse du président gabonais n’a pas […] d’enfant.»
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