Souvenez-vous quand les socialistes soutenaient les blocages, par Pascal Cherki

Invité ce matin d’Europe 1, Pascal Cherki, député socialiste frondeur, n’a pas fait mystère de sa sympathie pour le mouvement social contre la loi El Khomri. Selon lui, « les blocages sont une conséquence » du passage en force du gouvernement sur la loi Travail. Mieux, il rappelle que lorsqu’ils étaient dans l’opposition, les socialistes soutenaient ces modes d’actions…

Faire corps avec le mouvement social contre la loi El Khomri. Invité ce matin sur Europe 1, Pascal Cherki, député socialiste frondeur, signataire de la tentative de motion de censure de gauche, n’a pas fait grand mystère de ses sympathies pour les manifestants : « Depuis le début nous avons dit que le projet de loi était assez mal rédigé et assez mal négocié et allait entraîner des crispations très importantes. La sagesse aurait commandé de le retirer. Le gouvernement ne l’a pas souhaité et il fallait aller au Parlement pour avoir une discussion qui n’a pas pu avoir lieu. Il y a eu le 49-3 parce qu’il y avait une centaine de députés qui ne l’auraient pas voté », juge-t-il.

En clair, la faute au gouvernement : « Les blocages sont une conséquence. (…) Et moi je sais que, quand on s’attaque aux conséquences et qu’on ne traite pas les causes, les conséquences perdurent. Donc moi, je veux m’attaquer à la cause. La cause principale aujourd’hui, c’est le contenu de la loi Travail. Est-ce qu’on peut négocier ou pas ? », demande Cherki.

Et le député de conseiller à l’exécutif une porte de sortie :

« Ce qu’il faut maintenant c’est trouver un compromis avec les organisations syndicales qui sont actuellement mobilisées. Sur les trois principales fédérations de ce pays, deux sont actuellement opposées (CGT et FO, ndlr). Quand on est un gouvernement de gauche, on prend cet élément en considération et on essaye de trouver les moyens d’un compromis. » 

« Le mouvement va se radicaliser. »Pascal Cherki n’est pas étonné par les méthodes employées par les syndicats, comme les blocages des dépots de carburants, des routes ou les barrages filtrants. Mieux, il rappelle que les socialistes ont soutenu ces modes d’action lorsqu’ils étaient dans l’opposition : « La CGT réagit, avec des méthodes qui sont celles d’un syndicat, à ce qu’elle vit comme une tentative de passage en force. Ça fait partie des moyens traditionnels de l’action syndicale, ce n’est pas la première fois que ça se passe en France et il y a eu des fois où, sous un gouvernement de droite, les syndicats avaient recours à ces méthodes-là et nous, socialistes, nous étions dans l’opposition, nous les soutenions. »

Manuel Valls et François Hollande seraient-il frappés d’amnésie ? D’ailleurs, sans le pointer du doigt directement, le frondeur à un message à adresser au Premier ministre : « Ceux qui sont dans la posture d’être droit dans leurs bottes, faites attention de ne pas être à côté de vos pompes ! »

Que devriendra le mouvement si l’exécutif continue à refuser la discussion ? « Le mouvement va se radicaliser », prédit Pascal Cherki. 

Powered by WPeMatico

This Post Has 0 Comments

Leave A Reply