Accusé de harcèlement sexuel, Denis Baupin démissionne de la vice-présidence de l'Assemblée nationale

Le député, ancien membre d’Europe Ecologie-Les Verts, est mis en cause par des témoignages d’élues qui dénoncent des faits de harcèlement et d’agression sexuelle.

Mis en cause par plusieurs témoignages d’élues écologistes, qui ont dénoncé auprès de Mediapart et France Inter des comportements de harcèlement et d’agression sexuelle, le député Denis Baupin contre-attaque. Dans un communiqué publié lundi, son avocat affirme que « les allégations délictueuses, présentées comme prescrites, sont mensongères, diffamatoires » et « ne reposent sur aucun fondement ». Denis Baupin « conteste fondamentalement l’idée de harcèlement sexuel et plus encore d’agression sexuelle, lesquels lui sont totalement étrangers » et « envisage ainsi de saisir les juridictions compétentes afin de faire valoir ses droits », ajoute son conseil, Me Emmanuel Pierrat.

Denis Baupin a toutefois démissionné de ses fonctions de vice-président de l’Assemblée nationale, « afin de protéger les institutions de la République et de pouvoir assurer sa défense », précise le communiqué.

Le président de l’Assemblée, Claude Bartolone, qui a reçu Denis Baupin lundi matin, « lui a demandé de remettre sa démission de ses fonctions de Vice-Président de l’Assemblée nationale », indique son cabinet dans un communiqué. Le secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts, David Cormand, a lui aussi appelé Denis Baupin à quitter la vice-présidence de l’Assemblée, comme il l’a indiqué au Figaro. Une pétition appelant à sa démission a également été lancée sur la plateforme change.org.

« Une forme d’entre-soi »

La gêne est palpable dans les rangs des écologistes, alors que Denis Baupin a quitté EELV il y a quelques semaines, sur fond de désaccord politique. Le député Noël Mamère, qui a quitté le parti en 2013, a fait part sur RMC et BFMTV de son « sentiment de malaise, de honte, d’accablement ». Et de poursuivre :

« Les écologistes ne sont pas épargnés par ce type de comportements. Ce que je constate c’est que toutes ces femmes qui ont été agressées sexuellement n’ont rien dit pendant longtemps. Peut-être parce que nous étions dans un parti relativement petit avec une forme d’entre-soi ou il n’était pas question de le fragiliser. Je suis fier que les femmes, toutes membres d’EELV, se soient enfin décidées à parler. »

« Si ces faits sont avérés, ils doivent bien sûr condamnés et c’est à la justice d’établir la vérité des faits », a estimé lundi sur France Inter François de Rugy, coprésident du groupe écologiste à l’Assemblée nationale. « Denis Baupin aura l’occasion de dire les choses, de s’exprimer et à ce moment-là bien sûr, s’il doit y avoir des condamnations, elles seront à faire parce qu’on ne transige pas avec ces questions du droit des femmes. »

Cité par Mediapart, le secrétaire national d’EELV, David Cormand, admet l’omerta qui régnait dans le parti : « L’élément qui permet ce type de faits, c’est le silence. Ce silence, il a bien trop duré. Aujourd’hui, il cesse. Et c’est une bonne chose. » Et le patron d’EELV d’ajouter : « Il n’y a jamais de mauvais moment pour dire ces choses. »

 

 

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