Il prend ses aises. Solidaire du gouvernement, Macron explique dans le quotidien belge « Le Soir » qu’il prend la liberté de « proposer » car il a « la responsabilité d’un mouvement politique » mais aussi que En Marche est destiné à « nourrir un projet présidentiel ». De quoi alimenter toujours davantage l’intérêt médiatique qu’il suscite.
Le fait de répondre à un quotidien étranger pousse-t-il Emmanuel Macron à se confier davantage ? Dans Le Soir de ce 20 avril, journal belge de référence, le ministre de l’Economie et néo-marcheur va plus loin quant aux ambitions de son mouvement politique. S’il refuse toujours de le décrire comme une initiative solitaire qui aurait vocation à le pousser vers la présidentielle, s’il compte toujours s’inscrire dans la « solidarité gouvernementale« , le ministre le concède : En Marche est destiné à « nourrir un projet présidentiel« .
Pour lui ? Pour quelqu’un d’autre ? Macron élude ce point, comme il le fait depuis le départ : « Mais c’est seulement après avoir établi un diagnostic et avoir établi un plan d’action que se posera la question de la personne.«
Dans la catégorie « je reste flou », Emmanuel Macron explique également qu’il compte réunir « 100 000 marcheurs » qui iraient faire du porte-à-porte tout l’été afin de « dresser le bilan du pays« . Idéal pour prendre le pouls des Français… et engranger les contacts, pour quelqu’un qui n’a pas d’ancrage local. Au terme de ce ratissage, il promet un « diagnostic sans complaisance » et la construction d’un « plan d’action » qui ne sera pas « un programme« .
Comme lors de la présentation de son mouvement à Amiens début avril, le ministre dit refuser le clivage actuel entre la gauche et la droite :
« Ma démarche consiste à refonder l’offre politique en France, au-delà des partis politiques classiques, avec un mouvement qui accepte la double adhésion, à un parti et à lui-même. Je suis dans un gouvernement de gauche, j’ai cette histoire, je suis de gauche comme d’autres sont de droite, mais je crois qu’on doit refonder l’offre politique. Car le clivage aujourd’hui, est bien davantage entre progressistes et conservateurs. »
S’est-il senti rabroué par François Hollande qui, lors de l’émission Dialogues citoyens sur France 2 le 14 avril, l’a rappelé à son devoir de loyauté ? Absolument pas. Macron revendique d’ailleurs sa semi-liberté par cette phrase : « Comme ministre, je suis évidemment soumis à chaque instant à l’autorité du président de la République mais j’ai également désormais la responsabilité d’un mouvement politique et donc celle de proposer. » Tout est dans le « mais« .
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