Laurence Rossignol s’est une nouvelle fois exprimée ce mercredi 20 avril en faveur de la PMA pour les couples de lesbiennes et les femmes célibataires. Une promesse du Parti socialiste en 2012, abandonnée en cours de quinquennat… et dont la ministre des Familles de François Hollande assure désormais qu’elle sera tenue après 2017 !
« Dès lors que la procréation médicalement assistée, le recours à l’insémination artificielle, est ouvert aux couples hétérosexuels, je ne comprends pas pourquoi on le refuse aux couples homosexuels« . Les propos sont signés de la ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, qui a ainsi relancé le sujet de la PMA pour toutes ce mercredi 20 avril sur LCP. Laurence Rossignol s’est toujours montrée favorable à ce que la PMA, aujourd’hui réservée aux couples hétérosexuels, soit ouverte aux couples de lesbiennes. Mais aujourd’hui que la PMA fait partie de son portefeuille, elle prédit simplement :
« Le candidat de gauche qui sera candidat en 2017 et élu en 2017 portera incontestablement cet engagement« .
Pourquoi 2017 ? Parce que « c’est un débat encore tendu, estime la ministre, donc la présidentielle permettra probablement de légitimer le futur président, pour (le) faire« . Une légitimité que François Hollande a pourtant obtenue avec sa victoire en 2012… Et ce, alors que le programme du Parti socialiste, qu’il représentait, promettait rose sur blanc d' »ouvrir à tous les couples, de même sexe ou de sexe différent, l’assistance médicale à la procréation par insémination avec don anonyme« . Plus prudent, François Hollande n’avait pas repris la PMA dans ses « 60 engagements pour la France », se contentant du mariage et de l’adoption pour tous. Quatre ans plus tard, la loi Taubira n’a donc pas suivi la ligne socialiste. Et les médecins concernés continuent pour certains d’aider des femmes à pratiquer des PMA en toute illégalité, comme 130 d’entre eux l’ont admis dans un manifeste publiée par Le Monde le mois dernier.
Au début du débat sur le mariage pour tous, fin 2012, la ministre de la Famille de l’époque – Dominique Bertinotti – était pourtant favorable à l’ouverture de la PMA. Mais Manuel Valls et Christiane Taubira avaient choisi de renvoyer le sujet à une future « loi complémentaire qui pourrait être une loi sur la famille« . Le président des députés PS, Bruno Le Roux, avait toutefois promis de déposer des amendements pour raccrocher la PMA au projet de loi Taubira : « C’est une question dont on sait qu’elle sera sous-jacente pendant le débat sur le mariage. Autant la poser et pourquoi pas essayer de la résoudre au moment du débat sur le mariage pour tous« , avait-il expliqué en octobre 2012.
Finalement, le groupe socialiste n’a pas joint les actes à cette parole. Sans cesse repoussé, le projet de loi Famille a quant à lui été purement et simplement abandonné en février 2014, la PMA avec lui. La faute, accuse aujourd’hui Laurence Rossignol, à la droite qui en a fait « un sujet de conflit, alors que les Français étaient globalement pour et du coup, il y a eu une espèce d’injonction à ne pas traiter« . L’opposition, rappelle-t-elle, avait notamment fait à la gauche un procès en enfumage : « Quand la situation économique est compliquée (…), quand vous évoquez une question de société, on vous accuse immédiatement de vouloir détourner l’attention des Français« . Et l’évoquer en fin de mandat, on appelle ça comment ?
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