Alors que s’ouvre ce vendredi 15 avril la campagne officielle pour le maintien ou non du Royaume-Uni dans l’Union Européenne, le leader de l’opposition travailliste Jeremy Corbyn a annoncé jeudi son opposition à un « Brexit ». A deux mois d’un scrutin indécis, l’appel tardif du chef du Labour souligne ses atermoiements sur la question européenne.
Un soutien laborieux. Connu pour ses discours enflammés contre l’armement nucléaire ou la finance dérégulée, Jeremy Corbyn a annoncé sans éclat ce jeudi 14 avril soutenir le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne. « Le Labour (parti travailliste, ndlr) est majoritairement en faveur d’un maintien parce que nous estimons que le projet européen a apporté emplois, investissement et protection aux travailleurs, aux consommateurs et à l’environnement », a déclaré le chef de l’opposition parlementaire, préférant parler pour son parti plutôt qu’en son nom propre.
« L’UE a besoin de changer »La tiédeur de la formule de Jeremy Corbyn n’a rien d’étonnant outre-Manche, le leader travailliste ayant longtemps défendu une position à rebours de la ligne officielle pro-UE de son parti. Lui qui avait voté contre l’adhésion du Royaume-Uni à la Communauté économique européenne lors du referendum de 1975, s’est vu reprocher ces dernières semaines par son camp son manque d’enthousiasme européen. Et même en prononçant du bout des lèvres son soutien au maintien du Royaume-Uni dans l’UE, Jeremy Corbyn n’a pu s’empêcher de rappeler ce jeudi qu’il restait « très critique » par rapport au projet européen, qui « manque de représentation démocratique » et qui a « besoin de changer ».
Alors qu’est lancée ce vendredi la campagne officielle pour ou contre le Brexit (la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne), dont le vote aura lieu le 23 juin, la position timide de Jeremy Corbyn vient brouiller un peu plus encore la lecture des forces en présence. Côté conservateur, le parti tory est déchiré entre les partisans du maintien, porté par le Premier ministre David Cameron, et ceux du Brexit, dont le très populaire maire de Londres Boris Johnson a pris la tête. Les révélations des « Panama papers », qui ont éclaboussé David Cameron, fragilisent la position du locataire du 10 Downing Street, qui joue son avenir politique avec ce référundum.
Preuve supplémentaire de l’indécision qui règne autour du Brexit, le projet apartisan What UK Thinks a effectué une synthèse des sondages qui montre que les deux camps sont crédités d’un soutien de 50% chacun. Mais selon John Curtice, chercheur de la Strathclyde University, les électeurs favorables au Brexit « sont présentés comme plus enclin à aller voter ». Pas sûr qu’en face, un enthousiasme comme celui affiché ce jeudi par Jeremy Corbyn mobilise les foules…
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