Apple planque 180 milliards de dollars dans les paradis fiscaux

Ce sont des grands groupes super branchés qui promettent de faire rêver la planète entière et de changer la vie des populations. Oui mais voilà, plutôt que d’accepter de se soumettre aux taux d’imposition en vigueur dans leurs pays d’origine, ils préfèrent s’en échapper tout en étant subventionnés par le contribuable, indique une étude d’Oxfam America parue ce jeudi 14 avril.

Apple avait promis de révolutionner nos vies, de les réinventer en « innovant dans toutes [l]es dimensions ». Il y a en effet une « dimension » dans laquelle la firme américaine est très ingénieuse : l’ »optimisation » fiscale. Selon une étude publiée ce jeudi 14 avril par la branche américaine d’Oxfam – un groupe d’ONG -, Apple serait en effet le champion des grandes sociétés ayant recours aux paradis fiscaux. Le groupe y aurait discrètement placé, bien au chaud, plus de 180 milliards de dollars.

Et la firme à la pomme serait loin d’être la seule. Selon le rapport, cinquante des multinationales les plus puissantes des Etats-Unis sont concernées. A elles seules, elles totaliseraient 400 milliards de dollars d’avoirs dissimulés à travers 1.600 filiales, soit un coût annuel de 111 milliards de dollars pour le budget américain.

Entre 2008 et 2014, quelque 1.400 milliards de dollars auraient ainsi été planqués par Apple, donc, mais aussi par Google ou par General Electric (119 milliards) – qui vient d’annoncer un plan massif de licenciements après avoir racheté la branche Energie d’Alstom – ou encore par Procter and Gamble, ce géant qui rayonne dans nos supermarchés via des marques phares telles que Gilette, Head&Shoulders, Tampax, Always, Bounty, Pampers, Febreze…

Comble de l’ironie, poursuit le rapport, « ces multinationales qui s’appuient sur une armée de lobbyistes pour influencer les décisions fédérales sont parmi les principaux bénéficiaires des impôts payés par les contribuables« . Elles ont ainsi reçu, pendant la période 2008-2014, pas moins de 11.000 milliards de fonds publics grâce à des garanties sur prêts ou des aides directes. Vous avez bien lu.

Les Bermudes plutôt que le Panama

Un juteux business que les intéressés ont notamment choisi d’installer, selon Le Monde, aux Bermudes. En 2012, écrit le quotidien, « les entreprises américaines ont déclaré avoir réalisé 80 milliards de dollars de profits dans cette petite île ». Or les Bermudes « représentent moins de 0,02 % de la masse salariale » des entreprises « qui y ont immatriculé des filiales »… Au passage, on comprend en partie pourquoi les Américains ne figuraient pas parmi les clients du sulfureux cabinet panaméen, Mossack et Fonseca, impliqué dans le scandale des « Panama Papers » : ils sont surtout aux Bermudes !

Les entreprises européennes ne sont toutefois pas en reste, comme l’avait démontré en 2014 l’affaire LuxLeaks. En plein coeur de l’Union Européenne, au Luxembourg, des centaines d’entreprises ont en effet profité des fameux accords de « tax ruling” qui, conclus au cas par cas, ont permi à ces grands groupes de passer d’un taux d’imposition de 29% à… 0%. L’un des principaux responsable du système, l’ancien Premier ministre du Grand-duché, Jean-Claude Juncker, n’est autre – rappelons-le – que le chef actuel de la Commission européenne…

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