Une proche des Indigènes de la République dans DPDA : le CSA épingle France 2

Une intervenante présentée comme une enseignante sans affiliation politique avait durement apostrophé Alain Finkielkraut sur le plateau de France 2 en janvier. Or, le présentateur de « DPDA », David Pujadas, avait omis en la présentant de préciser son parcours militant…

La scène se passe sur le plateau de Des paroles et des actes, feu l’émission politique de France 2, le 21 janvier dernier. Une jeune femme, présentée par David Pujadas comme une enseignante musulmane affiliée à aucun parti, interpelle Alain Finkielkraut, invité de l’émission avec Daniel Cohn-Bendit. Wiam Berhouma – c’est son nom – met notamment en cause les « théories vaseuses et très approximatives » de l’intellectuel, l’accusant d’alimenter les discriminations contre les musulmans. « Taisez-vous, M. Finkielkraut », lui assène-t-elle « pour le bien de la France », en référence à une vidéo virale où l’on voit le philosophe se mettre en colère. Le problème, c’est que la chaîne a omis de préciser à ses télespectateurs l’engagement militant de l’intervenante qu’elle a sélectionnée. Ce qui lui vaut aujourd’hui un rappel à l’ordre du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).

Des internautes ont en effet rapidement mis au jour les liens entre Wiam Berhouma et le Parti des Indigènes de la République (PIR). Une organisation créée en 2005 pour laquelle « la République est une religion islamophobe » et qui s’est fait une spécialité de dénoncer un « philosémitisme d’Etat »… L’intéressée s’est aussitôt défendue sur Twitter, assurant ne faire partie « d’aucun collectif (PIR ou autre) ni d’aucun parti politique ».

« Une telle information aurait été utile pour la bonne compréhension des enjeux par le téléspectateur »

Pourtant, son nom apparaît parmi les signataires d’un collectif associé à la très polémique « Marche de la dignité » organisée à Paris en octobre dernier, à laquelle participait notamment… le PIR. La fondatrice des Indigènes de la République, Houria Bouteldja, une adepte du racialisme décomplexé, était également l’une des signataires. On retrouve par ailleurs sur la page Facebook du PIR une photo montrant Wiam Berhouma tenant la banderole en tête de cette manifestation. Un élément négligé par les équipes de France 2, qui n’ont pas cru bon de préciser le parcours militant de l’enseignante.

« Alerté par un très grand nombre de téléspectateurs », le CSA a donc décidé de rappeler à l’ordre David Pujadas. « Après examen, le Conseil a regretté que le journaliste qui menait le débat n’ait pas fait état des éléments permettant de considérer que l’intervenante avait un engagement militant sur le sujet abordé lors du débat, alors qu’une telle information, dans le cadre d’une émission politique abordant des sujets controversés, aurait été utile pour la bonne compréhension des enjeux par le téléspectateur », écrit l’autorité dans une décision rendue publique ce mercredi 13 avril. « En conséquence, le CSA a demandé aux responsables de France Télévisions de veiller à respecter, à l’avenir, leurs obligations en matière de rigueur dans la présentation et le traitement de l’information ». Une tuile de plus pour les patrons de l’information du service public, déjà dans la tourmente

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