Il est soupçonné d’avoir connu les agissements pédophiles d’un prêtre de son diocèse, qu’il n’a pourtant jamais signalé à la justice. Mais monseigneur Barbarin, visé par l’ouverture d’une information judiciaire, continue de plaider sa bonne foi.
Prévenir la justice du passé pédophile de l’un des prêtres du diocèse dont il est responsable à Lyon ? Le cardinal Philippe Barbarin n’y a « même pas pensé ». C’est ce qu’il explique dans un bref entretien accordé ce mercredi 9 mars au Parisien au sujet du père Bernard Preynat, mis en examen fin janvier pour des agressions sexuelles sur de jeunes scouts lyonnais entre 1986 et 1991. La ligne de défense du cardinal est celle-ci : lorsqu’il prend connaissance des faits, seulement en 2007 assure-t-il, « ce sont des bruits qui courent ». Les abus sexuels rapportés, fait-il encore valoir, sont alors déjà « très anciens » et « à l’époque, il y a 25 ans, il ne faut pas oublier qu’on est aussi dans une autre mentalité par rapport à la pédophilie« …
Les victimes apprécieront, d’autant que le prêtre en question, que le prélat n’a pas suspendu, a donc continué d’enseigner le catéchisme aux petits enfants dans la Loire. C’est qu’il lui avait juré qu’« absolument rien » ne s’était passé depuis 1991, date officielle de ses derniers agissements, avait confié Philippe Barbarin au quotidien La Croix, expliquant l’avoir cru sur parole.
« Oui, je l’ai cru : il n’était pas dans le déni, au contraire, il avait reconnu tout et tout de suite », avait-il admis. Un aveu qui lui vaut désormais d’être personnellement visé par l’ouverture d’une information judiciaire par le parquet de Lyon pour non-dénonciation de crime et mise en danger de la vie d’autrui, à la suite du dépôt de plainte d’une association de victimes. Celles-ci assurent que les autorités ecclésiastiques savaient depuis 1991.
Pas de quoi, à ce stade, faire envisager un retrait au religieux. « La démission, pour moi, n’est pas une question d’actualité. Si je suis fautif, si je suis ‘occasion à scandales’, alors là on verra. La justice va faire son travail », affirme-t-il au Parisien. En attendant, monseigneur Barbarin dit prier la « Sainte Vierge » et n’avoir « rien changé à son emploi du temps ». Tout juste y a-t-il ajouté, « tous les jours », une pensée aux victimes et à leurs « souffrances » . Heureusement, la Conférence des évêques de France et le Vatican sont aussi là pour prier pour lui.
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