L’enquête a été ouverte à la suite d’un signalement de victimes d’un prêtre, mis en examen pour des agressions sexuelles sur de jeunes scouts entre 1986 et 1991, mettant en cause plusieurs responsables du diocèse de Lyon dont le cardinal Philippe Barbarin, qu’ils accusent de ne pas avoir dénoncé à la justice les agissements passés de ce prêtre.
Le scandale passe à l’étape judiciaire. La justice a ouvert une enquête sur des accusations de « non-dénonciation de crime » émanant de victimes d’un prêtre, poursuivi pour des agressions sexuelles il y a plus de 25 ans, et qui mettent en cause des responsables du diocèse de Lyon, dont le cardinal Barbarin. Cette enquête préliminaire, ouverte par le parquet de Lyon, porte aussi sur des faits de « mise en danger de la vie d’autrui » en marge de l’affaire de ce prêtre, mis en examen pour des agressions sexuelles sur de jeunes scouts lyonnais entre 1986 et 1991.
L’enquête a été ouverte à la suite d’un signalement de victimes du religieux, mettant en cause plusieurs responsables du diocèse de Lyon parmi lesquels le cardinal Philippe Barbarin, qu’elles accusent de ne pas avoir dénoncé à la justice les agissements passés de ce prêtre. Une des victimes a confirmé à l’AFP avoir déposé une série de plaintes visant le Primat des Gaules, deux personnalités diocésaines mais aussi le cardinal Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi que Mgr Barbarin a consulté au sujet du père Preynat, ainsi que son secrétaire.
Si l’enquête préliminaire du parquet ne vise expressément aucune de ces personnalités, elle constitue cependant un nouveau coup dur pour l’Église lyonnaise, qui doit affronter une tempête médiatique depuis la révélation de cette ancienne affaire de pédophilie.
Soupçonné d’agressions sexuelles sur de jeunes scouts il y a plus de 25 ans, le prêtre Bernard Preynat, qui a quitté ses paroisses du Roannais fin août 2015 après avoir été relevé de ses fonctions par le diocèse, a été mis en examen le 27 janvier après avoir reconnu les faits devant les policiers. Il a également été placé sous le statut de témoin assisté pour des viols qu’il a avoués en garde à vue.
Selon son avocat, Me Frédéric Doyez, le père Preynat, aujourd’hui septuagénaire, a déclaré devant le juge d’instruction « que les faits étaient connus par les autorités ecclésiastiques depuis 1991« , date à laquelle il avait été écarté du groupe scout indépendant qu’il encadrait depuis près de 20 ans à Sainte-Foy-lès-Lyon, une banlieue cossue de Lyon. Aucun nouveau fait délictueux postérieur à 1991 visant le père Preynat n’a cependant été signalé.
Mais pour une association de victimes, « La Parole libérée », c’est « l’omerta » dont aurait bénéficié le religieux pendant des décennies, et la gestion du cas de ce prêtre par les autorités diocésaines depuis 25 ans, qui constituent le véritable scandale de ce dossier qui empoisonne l’évêché.
Volonté de transparence ou maladresse ? Après avoir révélé publiquement l’affaire en octobre, le cardinal Barbarin a admis, dans un entretien accordé au quotidien La Croix le 11 février, avoir été mis au courant de « comportements » de ce prêtre « vers 2007-2008« . Un mois plus tôt, le diocèse de Lyon avait pourtant indiqué dans un communiqué que le cardinal Barbarin avait « reçu les premiers témoignages au sujet de ce prêtre à l’été 2014« . Le prélat a précisé à La Croix que ces témoignages émanaient alors d’une victime, ce qui n’était pas le cas en 2007-2008.
Si le Vatican a apporté son soutien au cardinal, estimant qu’il gérait le dossier « avec beaucoup de responsabilité » et « s’est trouvé face à une situation qui remontait à des années auparavant », l’affaire reste embarrassante pour l’épiscopat français, qui a mené un grand travail sur la prévention de la pédophilie depuis la condamnation de l’évêque Pierre Pican en 2001 pour non-dénonciation de viols sur mineurs commis par un prêtre.
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