A la veille de la primaire du Parti républicain en Louisiane et des caucus dans le Kansas, le Kentucky et le Maine, Donald Trump a encore marqué le débat télévisé de ce jeudi 4 mars, en l’abaissant à un niveau bien en-dessous de la ceinture…
Il ne peut décidément pas s’en empêcher… Dès le soir du « Super Tuesday », Donald Trump a opéré un réajustement de son discours vers le centre, destiné à le rendre moins clivant dans la dernière ligne droite qui semble désormais s’ouvrir à lui, comme prétendant non plus seulement à l’investiture républicaine mais à la Maison-Blanche. Alimentant le discours d’éditorialistes sur le mode : « Il est temps de le prendre au sérieux ».
Sur notre rive de l’Atlantique, certains critiquent même l’attitude avec laquelle les médias français traitent la candidature Trump. Ce vendredi 4 mars encore, le directeur de la rédaction de France Inter, Jean-Marc Four, a fustigé « la grille de lecture inadéquate, souvent franco-centrée » des médias qui, selon lui, « crient au génie américain » quand les révélations des primaires s’appellent « Obama ou Kennedy » mais « poussent des cries d’orfraie » quand elles se nomment « Reagan, Bush junior ou aujourd’hui, Donald Trump ». Les journalistes français feraient donc preuve de « condescendance » à l’égard du grand favori des primaires républicaines, avec un leitmotiv :« Ils sont vraiment trop crétins ces Américains ! ».
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C’est passer un peu vite sur le fait qu’au-delà de son appartenance au parti de l’éléphant plutôt qu’à celui de l’âne, Donald Trump nourrit avec gourmandise ce procès qui lui est fait en guignolerie. Et ce, même après le « Super Tuesday », pas plus tard que la nuit dernière. Abondamment attaqué jeudi soir par ses concurrents lors du dernier débat télévisé des républicains avant la primaire en Louisiane et les caucus dans le Kansas, le Kentucky et le Maine de ce vendredi 5 mars, le milliardaire a tenu à répondre en particulier à Marco Rubio. Lequel avait déjà bien commencé à élever le débat au niveau cour de collège, en affirmant « qu’on ne peut pas faire confiance aux hommes aux petites mains »… Suivez son regard. Et l’intéressé de lui rétorquer, jeudi soir donc, sans prendre de gants : « Il a parlé de mes mains en sous-entendant que si elles étaient petites, autre chose devait être petit… » Avant de conclure, devant un auditoire hilare : « Je vous garantis qu’il n’y a aucun problème ! »
Et ce n’est pas la première fois que Donald Trump s’illustre par des déclarations que, de quelque bord politique que l’on soit, on a bien du mal à imaginer dans la bouche d’un Obama ou d’un Clinton. Avant même d’entrer officiellement en campagne, le New-Yorkais avait d’ailleurs adressé une pique tant misogyne que déplacée à l’encontre de l’épouse de ce dernier. Dans un tweet du 16 avril 2015 – effacé depuis –, Donald Trump déclarait : « Si Hillary Clinton ne peut pas satisfaire son mari, comment peut-elle penser qu’elle va satisfaire l’Amérique ? » Classe. Inutile de préciser que le magnat de l’immobilier faisait référence à l’affaire Monica Lewinsky.
Misogynie et vulgarité… Un décapant mélange que le richissime candidat entretient depuis qu’il est entré en campagne. Interrogé en août dernier par la journaliste de Fox News Megyn Kelly sur ses précédents accès sexistes, Donald Trump apparaît mal à l’aise et déclare le lendemain sur CNN : « On pouvait voir du sang sortir de ses yeux, du sang sortir de son… où que ce soit ». De plus en plus élégant.
Pour établir définitivement le niveau de gêne que Donald Trump peut provoquer, il faut remonter en 2006, quand son raffinement avait illuminé le plateau du talkshow The View sur ABC, l’homme d’affaires osant déclarer au sujet de son aînée Ivanka Trump : « Si elle n’était pas ma fille, je sortirais bien avec elle ». Alors, condescendants les médias français ?
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