Mercredi 2 mars, huit migrants d’origine iranienne n’ont pas hésité à se coudre les lèvres avec du fil et des aiguilles pour protester contre le démantèlement en cours de la « jungle » de Calais. Des images qui en rappellent d’autres.
Un geste de total désespoir. Pour tenter d’attirer l’attention sur la situation précaire des réfugiès de la « jungle » de Calais, huit migrants d’origine iranienne ont défilé dans ses allées, ce mercredi 2 mars, la bouche cousue en signe de protestation contre le démantélement de la partie sud du bidonville. Sur une vidéo prise par l’AFP, les visages partiellement masqués mais les mutilations de leurs lèvres apparentes, ils arborent deux pancartes sur lesquelles on peut lire : « We are humans » (« nous sommes humains ») ou encore « Where is your democracy ? Where is our freedom ? » (« Où est votre démocratie ? Où est notre liberté ? »). Le démantélement du camp, entamé lundi et qui avait provoqué des affrontements entre les forces de l’ordre et les migrants épaulés par quelques militants « No border », s’est poursuivi peu après dans la matinée.
De tels actes d’automutilation destinés à marquer les esprits déjà utilisés par le passé par des migrants arrivés en Europe. En 2010, comme le rapportait Les Observateurs, dans le centre d’Athènes, quatre-vingt cinq demandeurs d’asile iraniens s’étaient mis en grève de la faim et huit d’entre eux s’étaient aussi cousu les lèvres pour réclamer le statut de réfugié. Ce qui avait eu pour conséquence de mettre en lumière les « dysfonctionnements » du système d’accueil des migrants par l’Etat grec, submergé par l’arrivée de centaine de migrants tous les jours.
En décembre 2013, en Italie cette fois, quatre Tunisiens ainsi que cinq Marocains s’étaient eux aussi cousu les lèvres avec du fil et des aiguilles pour alerter sur les conditions déplorables d’accueil du « centre d’identification et d’expulsion » (CIE) de Ponte Galeria. Des conditions parfois proche de l’insupportable qui avaient été mises au jour dans une vidéo de quelques secondes montrant des migrants nus, dans le froid, aspergés d’un produit contre la gale. « On nous traite comme des animaux », dénonçait l’auteur de la vidéo à la télévision italienne. Des images qui avaient choqué l’opinion public italienne.
Plus récemment, c’est à la frontière gréco-macédonienne que cinq réfugiés Iraniens, pour protester contre le refus de la Macédoine de les laisser passer, s’étaient eux aussi infligé le même type de mutilation. Sur le torse de l’un d’eux, on pouvait lire ces quelques mots : « Seulement la liberté ».
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