Hôpitaux de Paris: quand une poignée de médecins émarge à plus de 400.000€

Le dernier rapport de la Commission centrale de l’activité libérale de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (APHP) souligne une baisse du nombre de praticiens exerçant en privé à l’hôpital… mais des honoraires plus élevés.

493.016 euros : voilà ce qu’a gagné un médecin de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (APHP) en 2014 grâce à son activité privée. Une somme rondelette qui vient s’ajouter aux salaires que lui versent déjà l’hôpital et la fac, s’il est aussi professeur des universités. Sept autres blouses blanches ont émargé à plus de 400.000 euros en 2014 grâce à leurs seuls honoraires privés. La pratique n’est pas illégale : un certain nombre de praticiens hospitaliers sont autorisés à cumuler activité publique et activité privée. Mais elle est moralement discutable : les consultations et opérations réalisées dans le cadre du privé coûtent cher, parfois très cher, excluant ainsi un certain nombre de patients.

Elles contribuent à créer un hôpital à plusieurs vitesses, avec d’un côté, ceux qui peuvent acquitter des dépassements d’honoraires et obtenir un rendez-vous plus rapidement, et ceux qui ne le peuvent pas. Selon le dernier rapport de la Commission centrale de l’activité libérale de l’APHP, en 2014, 342 médecins de l’APHP pratiquaient ce mélange des genres. Une petite poignée d’hospitaliers, donc, mais qui à eux seuls ont facturé 33,6 millions d’euros d’honoraires. Soit 1,4 million de plus que l’année précédente, alors même que les blouses blanches ayant une activité privée étaient plus nombreux (358) ! En clair, les médecins qui consultent ou opèrent en privé sont moins nombreux mais leurs honoraires explosent  :

Ce statut particulier s’accompagne, en théorie, de règles : les médecins doivent reverser une redevance à l’hôpital, dont ils utilisent les moyens (blocs, personnels…), le nombre de consultations et actes effectués au titre de leur activité privée doit être inférieur au nombre de consultations et actes réalisés dans le cadre de leur activité publique hospitalière, les honoraires demandés aux patients doivent être fixés avec « tact et mesure »…  Reste qu’un certain nombre de médecins se permet de ne pas les respecter. Le dernier rapport de la Commission centrale de l’activité libérale de l’APHP constate ainsi plusieurs manquements : des redevances non acquittées, des quotités de temps public/privé non respectés, des données et tableaux de service non communiqués, des honoraires non déclarés… Et pourtant, très peu de sanctions sont prises à l’encontre des tricheurs.

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