Millepied dans le tapis

Pour la grande majorité des 154 danseurs du Ballet de l’Opéra de Paris, le départ de Benjamin Millepied est une bonne nouvelle. Cela ne s’ébruitait pas, mais le directeur de la danse était fortement critiqué en interne, pour son manque de respect envers une compagnie séculaire. Pour la première fois, les langues se délient, laissant apparaître l’ampleur du désamour.

Il allait révolutionner l’Opéra de Paris, lui la super star américaine, brillant danseur, brillant chorégraphe, brillant ceci, brillant cela. La presse française était, dans sa grande majorité, sous le charme. Las ! Quelques mois à peine après son arrivée, le directeur de la danse Benjamin Millepied a annoncé sa démission. Avant peut-être d’être lui-même cordialement invité à plier bagage. C’est que le beau gosse plein de charme et d’élégance, dépeint sur le papier glacé des magazines, avait d’étranges manières.

En réalité, en interne, derrière les strass et les paillettes, selon plusieurs témoignages, les visages sont tristes et les yeux cernés. Des cas de dépression ont même été recensés dans les couloirs de Garnier. La raison d’un tel malaise ? Pour les danseurs de la célèbre compagnie aucun doute : la méthode Millepied.

Au delà des sorties médiatiques du nouveau directeur, lors desquelles il n’hésitait pas à dénigrer publiquement le travail de ses danseurs, (propos qui ont beaucoup choqué), sa crédibilité a rapidement été mise à mal.

En témoigne par exemple sa méconnaissance du répertoire classique. Lors d’une répétition, raconte à Marianne un danseur, Millepied lui montre les pas qu’il doit exécuter. « Sauf qu’il me donnait les pas d’un rôle qui n’était pas le mien (…) en fait il ne connaissait pas l’oeuvre » explique le danseur. Son goût peu prononcé pour les ballets classique n’est pas un mystère. Millepied n’avait-il pas qualifié le chef d’oeuvre, la Bayadère, de « relique du XIXe siècle avec des degrés d’obscénité inacceptable aujourd’hui ? »

« On était tristes de voir disparaître l’âme de l’Opéra (…) c’est comme si on décrochait la Joconde au Louvre » poursuit un autre danseur…

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