La défaite du Front national au second tour des élections régionales a poussé sa présidente à adopter une nouvelle stratégie, décryptée par « Marianne » en kiosques cette semaine.
On ne la voit plus. En ce début d’année, Marine Le Pen est absente des plateaux de télévision et radio. La présidente du Front national l’avait annoncé lors de ses vœux à la presse : « Vous me verrez peu, cette année ». Elle assure qu’elle veut désormais aller « au contact des Français ». Une enquête de Marianne, en kiosques ce vendredi 22 janvier, dévoile les raisons de ce virage stratégique.
D’abord, il y a la défaite du second tour des élections régionales de décembre. Quelque 6,8 millions d’électeurs ont glissé un bulletin frontiste dans l’urne au premier tour. Et pourtant, au final, le FN ne l’a emporté dans aucune des treize régions. Le « front républicain » l’a empêché d’accéder au pouvoir dans les régions où il était au plus haut. « Le FN est un formidable parti de premier tour mais reste le parti le plus détesté de France », constate le politologue Jean-Yves Camus. « Le FN vient de réaliser qu’il était encore loin du compte », décrypte pour sa part le sondeur Jérôme Fourquet, de l’Ifop. « Il a pris une part de l’électorat de droite, mais ça reste insuffisant. Ils croyaient que la France réagissait comme Hénin-Beaumont où, à force d’obstination, ils ont réussi à prendre la mairie dès le premier tour des dernières municipales. Ils se sont trompés. »
Mais ce qui a aussi marqué un tournant, c’est l’indignation soulevée par les photos de cadavres suppliciés par Daech, que Marine Le Pen a postées sur son compte Twitter le 16 décembre, pour répondre à des propos du journaliste Jean-Jacques Bourdin. Depuis l’avalanche de condamnations qu’elle a reçues, même son compte Twitter officieux, celui d’Anne Lalanne (@enimar68), reste silencieux. « Elle semble avoir compris depuis qu’au niveau qu’elle a désormais atteint, elle ne pouvait plus se permettre de réagir au coup par coup à l’actualité », analyse un de ses proches.
Pour tenter de corriger l’image d’un FN encore profondément rejeté par une grande partie de la population, Marine Le Pen a suivi le choix inspiré par son numéro 2, Florian Philippot : aller jusqu’au bout de la dédiabolisation. Première étape le 5 février, avec un séminaire de réflexion sur la stratégie. Inédit, dans un parti peu habitué au débat interne…
>>> « Marine Le Pen dans l’impasse » : retrouvez l’enquête de Jean-Claude Jaillette dans le numéro de Marianne en kiosques.
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