Ancien conseiller de Nicolas Sarkozy et candidat à l’élection présidentielle, le gaulliste dénonce les dangers d’une politique qui mènerait à une « casse sociale » comme jamais vue en France. Une longue interview à retrouver dans « Marianne » en kiosques cette semaine et dont voici un extrait.
Marianne : Comment qualifiez-vous le programme de François Fillon ? Dans son livre Faire, il justifie les efforts par la nécessité pour la France de reconquérir la première place en Europe qu’elle occupait au temps du général de Gaulle…
Henri Guaino : Pour retrouver notre place, nous devons faire la meilleure politique possible pour nous-mêmes et non pas être les meilleurs élèves de l’Europe allemande avec sa religion moralisante et punitive de la politique économique. Comment ne pas penser à Malraux devant cette pathétique rhétorique du bon élève européen qui suit aveuglément des préceptes qui ne répondent à aucune logique économique : «Seul l’esclave dit toujours oui.»
« La quintessence de cette pensée unique technocratique et financière des années 90 et 2000″Ces politiques ne nous rendront pas plus puissants, elles nous affaibliront, en nous faisant sacrifier l’avenir, en nous appauvrissant et en ruinant notre cohésion. Marchandisation, privatisation, austérité : c’est la quintessence de cette pensée unique technocratique et financière des années 90 et 2000 contre laquelle nous nous sommes tant battus avec Philippe Séguin. Dans les organisations internationales, on appelait cela le consensus de Washington. Comment imaginer que la France, épicentre de la révolte contre cette orthodoxie, choisirait de l’appliquer avec un tel jusqu’au-boutisme au moment où le monde entier commence à s’en détourner ?
Aller à la rencontre des Français en leur disant «vous vivez trop bien depuis quarante ans et c’est la cause de nos difficultés, alors, maintenant, il faut faire des sacrifices», ce serait non seulement suicidaire politiquement, mais surtout moralement inacceptable. Le salut par la souffrance… des autres. Une forme d’expiation qui n’a rien à voir avec la raison économique.
>>> Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans le numéro de Marianne en kiosques
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