Primaire à gauche : le PS supplie Mélenchon et Macron mais vire le MRC et Nouvelle Donne

A chaque jour ou presque son nouveau candidat à la primaire de la Belle Alliance populaire. Au point d’inquiéter les organisateurs du Parti socialiste, qui ont commencé ce jeudi à écrémer…

« Ils vont bientôt être dix, si ce n’est onze. C’est une équipe de foot, ce n’est plus une primaire ! » Ainsi Jean-Christophe Cambadélis raillait-il, au début de l’année, la prolifération de candidats à la primaire de la droite. Une déclaration en train de se retourner contre le premier secrétaire du PS, qui a mis sur les rails la primaire de la Belle Alliance populaire (BAP)… et se retrouve débordé par les candidatures, pleuvant ces derniers jours de tous côtés !

Au sein du PS, d’abord, le renoncement de François Hollande a encouragé des vocations. Celle de Manuel Valls, bien sûr, mais aussi de l’ancien ministre Vincent Peillon – pourtant retiré du circuit depuis deux ans -, qui a fait savoir mercredi par ses proches qu’il allait prochainement annoncer sa candidature. Ces prétendants viennent allonger la liste des socialistes déjà déclarés, à savoir Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, Marie-Noëlle Lienemann et Gérard Filoche. Tous ont jusqu’au 15 décembre pour déposer les parrainages nécessaires pour se présenter.

Il faut y ajouter les candidats hors PS, qui comptent concourir au nom de (petits) partis satellites. François de Rugy (Parti écologiste), Jean-Luc Bennahmias (Front démocrate) et Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne) se sont ainsi mis sur les rangs. Sylvia Pinel, du Parti radical de gauche, et le chevènementiste Bastien Faudot, du Mouvement républicain citoyen (MRC), auraient bien aimé s’incruster eux aussi à la fête. Et ce jeudi, un certain Sébastien Nadot, candidat du Mouvement des progressistes (MdP) créé par Robert Hue, a très officiellement écrit à la Haute autorité des primaires citoyennes pour demander à y participer. Ironie de l’histoire, ces trois derniers candidats s’étaient initialement présentés directement à la présidentielle, refusant de passer par la case primaire !

Cambadélis joue le videur à l’entrée de la primaire

Autant dire que Cambadélis ne rigole plus du tout. « On ne s’invite pas comme ça dans la primaire. Il faut qu’on en discute », avait temporisé le patron du PS la semaine dernière. Le député Christophe Borgel, qui préside le comité d’organisation du scrutin, a plaidé ce mercredi pour que le nombre de candidats ne dépasse pas celui de la primaire de la droite (sept). C’est « un maximum pour avoir des débats intelligibles », a-t-il estimé, en rappelant à toutes fins utiles que cette primaire n’est « en aucun cas un congrès du PS »

Le problème, c’est que le flou persistait sur les modalités de l’écrémage des candidats présentés par d’autres partis. La décision finale revenait donc au comité d’organisation de la primaire (Cnop), qui a décidé de faire un tri : Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne), Sébastien Nadot (MdP) et Bastien Faudot (MRC) ont ainsi vu leurs candidatures recalées, a annoncé ce jeudi Jean-Christophe Cambadélis. « Le Cnop, qui s’est réuni hier, a pris une décision : on ne peut accepter Nouvelle Donne, le MRC ni le MDP », a-t-il indiqué, ajoutant : « Leur désir de souscrire à la Belle Alliance populaire est un peu tardif ». Estimant la primaire « un peu victime de (son) succès », il a encore lancé avec son sens particulier de la formule : « Tout le monde veut en être. Mais la primaire de la gauche, ça n’est pas open bar ! »

Un peu paradoxal, comme argument, sahcant que le même « Camba » ne cesse de supplier, sur tous les tons et dans tous les médias, deux candidats d’allonger la liste de sa « Belle alliance » : Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. Peut-être que finalement, le problème de la primaire du PS, ce n’est pas le nombre de candidats mais leur potentiel poids électoral…

Chez Valls, on pointe « un peu trop de trous dans la raquette »

Dans le camp de l’ex-Premier ministre, donné favori du premier tour par les sondages, on fait mine de ne pas s’inquiéter du risque de trop-plein. « Tout le monde est le bienvenu », assure à Marianne le sénateur Luc Carvounas, lieutenant de l’ancien Premier ministre. Tout en glissant qu’il y a sans doute « un peu trop de trous dans la raquette ». « Si, le 15 décembre, on se retrouve avec dix candidats, il faudra en tirer des leçons pour la prochaine fois », explique-t-il, en rappelant l’air de rien qu’à la primaire de la droite, « sur les sept candidats, quatre ont fait 6,7% au total »

 

 

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