Créant la surprise, Vincent Peillon pourrait se présenter à la primaire de la gauche. Ses soutiens mettent en avant un candidat loyal à François Hollande, « malgré des désaccords sur la loi Travail et la déchéance de nationalité ». Le hic, c’est que le député européen… ne s’est jamais prononcé sur ces deux sujets, comme sur aucune question politique depuis plus d’un an…
Depuis ce mercredi, la rumeur enfle, à tel point que certains n’emploient même plus le conditionnel : le député européen Vincent Peillon devrait être candidat à la primaire de la gauche, pour incarner « un espace social-démocrate« , dixit son entourage, à mi-chemin donc entre Arnaud Montebourg et Manuel Valls.
Ce jeudi 8 décembre, le député Patrick Mennucci, soutien de l’ex-ministre de l’Education nationale, teste déjà quelques éléments de langage sur RFI : « Vincent Peillon (…) est à un point d’équilibre de la gauche, un point de synthèse« , fait-il valoir. Comprendre : il serait contre les lois les plus décriées du quinquennat mais loyal à l’égard de François Hollande. L’élu de Marseille l’explicite ensuite : « Vincent Peillon était prêt à soutenir François Hollande malgré des désaccords sur la loi Travail, sur la déchéance de nationalité« . Sauf qu’en fait, l’intéressé… ne s’est jamais prononcé sur ces deux sujets !
Au détour d’un article consacré en avril dernier à la nouvelle vie, loin de la bataille politique, de l’agrégé de philosophie, Libération indique d’ailleurs que Vincent Peillon « refuse de critiquer la déchéance de la nationalité ou la loi Travail« . On a connu des oppositions plus vigoureuses… Plus largement, pas la peine de chercher dans les médias, ou ailleurs, une prise de position politique récente : cela fait plus d’un an que Vincent Peillon ne s’est plus exprimé ! S’il a bien livré quelques interviews au moment de la sortie de son polar Aurora, en avril, c’était même en prévenant qu’il refuserait de s’exprimer sur la politique française…
Au Parlement européen, l’élu ne s’est pas montré plus engagé. Sa dernière prise de parole date du 10 septembre 2015. En cinq phrases, le philosophe se prononçait pour une « médiation » de l’UE dans la résolution du conflit israëlo-palestinien. Au final, en deux ans et demi de mandat, Vincent Peillon ne s’est pas montré très actif à Strasbourg, loin s’en faut. Il n’a assisté qu’à 57% des réunions tenues environ une fois par mois au sein de la commission dont il relève, celle des Affaires étrangères. L’ancien bras droit de Ségolène Royal a bien rendu un rapport, sur « les défis en matière de sécurité au Moyen-Orient et en Afrique du Nord » mais cela remonte déjà à juin 2015. Et il n’est intervenu que 15 fois dans l’hémicycle, seulement sept depuis sa nomination en tant que professeur de philosophie à l’Université de Neuchâtel, en décembre 2014, pour deux demi-journées tous les quinze jours.
En septembre dernier, le magazine Society relève d’ailleurs que Vincent Peillon est surnommé « jackpot » dans les travées du Parlement européen. Il est vrai que 6.250,37 euros net mensuels pour une intervention tous les deux mois, cela s’apparente à un bon placement…
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