« Se présenter au suffrage universel ne peut souffrir d’avoir une image ainsi brouillée. » C’est ainsi que Denis Baupin, accusé de harcèlement et agression sexuelle par quatre femmes, annonce qu’il ne se représentera pas aux législatives en 2017, ce 8 décembre.
Fin de partie. Resté très loin des projecteurs depuis qu’il est accusé d’harcèlement et d’agression sexuelle par des membres d’Europe Ecologie-Les Verts, Denis Baupin publie ce 8 décembre une lettre ouverte et annonce qu’il ne se représentera pas à la députation aux législatives de 2017.
Celui qui est élu dans la 10e circonscription de Paris depuis 2012 réaffirme son innocence dans ce communiqué mais estime que « ceux qui voulaient salir mon image ont partiellement atteint leur but« . Il ajoute :
« Or, se présenter au suffrage universel, passer ce pacte de confiance avec les électeurs, ne peut souffrir d’avoir une image ainsi brouillée. Je ne veux en aucune façon que les électeurs se sentent pris en otage de règlements de comptes dont ils n’ont pas les éléments. »
Denis Baupin explique qu’il « n’arrête pas la politique » pour autant :
« L’épreuve que je traverse a été douloureuse et le restera tant que Justice ne me sera pas rendue, mais je ne vais rien lâcher de ce à quoi j’ai voué ma vie. Je vais achever le mandat pour lequel j’ai été élu, au service des électeurs et électrices de ma circonscription auxquels j’expliquerai mes choix, et je verrai ultérieurement comment être le plus utile. »
Début mai, Mediapart et France Inter ont publié une enquête éditifante dans laquelle plusieurs femmes témoignaient d’agissements relevant de l’agression sexuelle ou du harcèlement sexuel de la part de Denis Baupin. Dans la foulée, début juin, la porte-parole d’EELV Sandrine Rousseau, l’élue Elen Debost et la députée Isabelle Attard ont porté plainte contre lui pour harcèlement sexuel et agression sexuelle. Une quatrième plainte s’y est ajoutée début septembre. Pour mieux se défendre, a-t-il expliqué, Denis Baupin a déjà démissionné de la vice-présidence de l’Assemblée nationale. Il est en revanche resté député.
Côté justice, le procureur de Paris n’a pas encore décidé des suites à donner à l’affaire. L’élu est visé par une enquête préliminaire pour harcèlement sexuel, agressions sexuelles et appels téléphoniques malveillants. Cette dernière a été ouverte par le parquet avant même le dépôt des plaintes, suite aux seuls témoignages. Quelques 70 témoins ont été convoqués et Denis Baupin a été auditionné cet été. Selon les informations de l’Obs une confrontation entre Isabelle Attard et le parlementaire doit avoir lieu avant la fin de l’année et avant la décision du procureur.
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