Eduardo Rihan-Cypel: "Vincent Peillon sera le François Fillon de la primaire à gauche"

Le député socialiste de Seine-et-Marne soutient la probable candidature de l’ancien ministre de l’Education nationale qui est selon lui « au coeur de la gauche ». Une manoeuvre qui fait plutôt figure de torpille anti-Valls pour l’après 2017.

Cette primaire de la Belle alliance populaire n’est plus qu’un congrès du PS ! Après Manuel Valls lundi soir, c’est à présent Vincent Peillon qui devrait se lancer dans la course, jeudi ou vendredi. Depuis que François Hollande a renoncé à briguer sa succession, l’ancien ministre de l’Education nationale sous le gouvernement Ayrault est très sollicité. Il faut croire qu’il y a le feu rue de Solférino pour qu’on soit allé chercher celui qui, aujourd’hui professeur de philosophie, a quitté la scène politique nationale en novembre 2014.

Blessés par ce qu’ils considèrent comme une « trahison » de Valls, les fidèles du président n’y ont vu que des avantages. Plus largement, le député européen a entrepris des manœuvres d’approche auprès de tous les anti-Valls que compte le parti. Ainsi, la maire de Paris, Anne Hidalgo qui l’a écouté attentivement. A l’Hôtel de Ville, on dément tout intervention poussant la candidature de Peillon mais on reconnaît que si ce dernier venait à se présenter, « Anne Hidalgo verrait cela d’un bon œil car pour le moment les valeurs sociales-démocrates ne sont pas incarnées dans la primaire ».

De son côté, Martine Aubry a assuré être étrangère à cette possible candidature. La séquence, ainsi que l’agacement qu’elle provoque chez Manuel Valls, montre bien le véritable enjeu de la compétition des 22 et 29 janvier : qui prendra le leadership dans ce qu’il restera de la gauche après la défaite annoncée de mai 2017 ? 

 

Marianne : Vincent Peillon va-t-il réellement se porter candidat à la primaire de la Belle Alliance Populaire ?

Eduardo Rihan-Cypel : Vincent doit en effet s’adresser aux Français et au peuple de gauche d’ici quelques jours. Il ne s’agit pas de jeux d’appareil : il a un projet pour le pays, une conception de la République, un espoir à gauche à partager avec les Français.

 « C’est de sa part une décision intime, très profonde » Il avait annoncé qu’il s’écartait du jeu politique national. Qui est venu le chercher ?

La décision est venue de lui. Une partie du peuple français est orphelin. Vincent Peillon a pris conscience de la responsabilité qui était la sienne. Il a vu beaucoup de personnes. Il a été très sollicité après l’annonce du président de la République. C’est de sa part une décision intime, très profonde. Il est très lucide sur la situation, qui est très compliquée. Il appelle à un sursaut, à un rassemblement puissant. Il peut incarner l’espoir et permettre à la gauche de se projeter vers le second tour de la présidentielle.

N’est-ce pas de l’improvisation totale ?

Vincent Peillon n’est pas homme à improviser. Il est un homme d’idées, d’action. Il est au cœur de la gauche. La question des parrainages ne se posera pas pour lui.

N’est-ce pas avant tout une candidature contre Valls ?

C’est une candidature pour la France, c’est la seule chose qui compte. C’est du positif. Il ne va pas se déterminer en fonction des autres. Il sera le François Fillon de la primaire de la gauche.

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