Nouvelles révélations des archives de Snowden: les citoyens espionnés même dans le ciel

Espionner le ciel… un rêve devenu réalité pour les services de renseignements anglais et américains comme le révèle « le Monde » ce mercredi 7 décembre, à partir de documents récoltés par Edward Snowden. Dès 2005, les deux agences ont en effet mis en place un vaste système de surveillance des communications mobiles des passagers présents à bord des avions commerciaux, et en particulier des passagers d’Air France.

Espionnés même dans les airs. Les voyageurs de la compagnie Air France ayant utilisé leurs téléphones portables pendant leurs heures de vol l’ont sans doute expérimenté à leur insu, comme le révèle Le Monde ce mercredi 7 décembre. Selon « l’immense stock d’archives » extraites par Edward Snowden, l’ancien consultant de l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA), un vaste programme de surveillance a en effet été mis en place, dès 2005, par les services américains et leurs homologues anglais du GCHQ, le Government Communications Headquarters. Dans la ligne de mire des deux agences ? Plusieurs compagnies aériennes, et en particulier Air France, considérée par la CIA en 2003 comme « cible (…) des terroristes ».

Ainsi, sous prétexte d’éviter « un nouveau 11-Septembre », les renseignements des deux pays ont décidé d’intercepter non seulement les communications mobiles des passagers à risque présents à bord des avions commerciaux, mais l’ensemble du trafic (voix et data, métadonnées et contenu des connexions…) échangé en plein ciel. Baptisée « Pigeon voyageur », côté NSA et « Pie voleuse » au GCHQ, ladite opération d’espionnage a rapidement suscité « un vif enthousiasme de la part des deux agences », écrit Le Monde.

Et pour cause, l’usage des téléphones portables avec connexion Internet dans les airs n’a cessé de se développer. Chez Air France, qui s’apprête à généraliser l’offre de wifi à bord de ses appareils, les premiers tests d’utilisation de smartphone en vol ont de fait été effectués assez tôt, dès 2007. Une mine d’or d’informations, captées en « quasi temps réel » par des « stations secrètes d’antennes au sol » explique Le Monde, dès que l’altitude de croisière d’un avion s’élève à 10 000 pieds.

Des « stations secrètes d’antennes au sol »

Et d’expliquer : « le seul fait que le téléphone soit allumé suffit à le localiser. Pis, « le GCHQ peut même, à distance, perturber le fonctionnement d’un téléphone, poursuit le journal, de sorte que son utilisateur soit contraint de le redémarrer avec ses codes d’accès : les services britanniques interceptant du même coup ces identifiants. »

Une intrusion qui ne concerne pas seulement Air France. En témoigne ces quelques exemples connus d’interceptions des vols Etihad des Emirats arabes unis (entre JFK et Denver, le 23 mars 2012, à 13 h 56), ou encore du vol de la compagnie russe Aeroflot, (liaison Nice-Moscou du 20 mai 2011). C’est d’ailleurs à travers l’une de ces collectes que les services secrets britanniques découvrent qu’Aeroflot a également mis en place un système de connexion spécifique pour les GSM à bord de ses appareils, « sans doute pour procéder à des interceptions…. », notent-ils « un peu surpris » détaille Le Monde d’être « sans doute » à leur tour surveillés…

Powered by WPeMatico

This Post Has 0 Comments

Leave A Reply