Il est l’un des intimes du président de la République. Membre de la promotion Voltaire de l’Ena, l’avocat Dominique Villemot publiait d’ailleurs à la fin de l’été « François Hollande, le courage de réformer », un ouvrage dédié à la défense de son bilan. Pour « Marianne », il analyse les raisons du renoncement du chef de l’Etat et explique pourquoi il ne soutiendra pas l’actuel Premier ministre.
Marianne : Comment avez-vous compris le renoncement de François Hollande ?
Dominique Villemot : Je n’étais pas au courant mais c’est dans la logique de ce qui s’est passé depuis plusieurs jours. Il était désormais clair qu’il ne pouvait pas passer par la primaire de gauche. Avec l’appel d’Arnaud Montebourg, la déclaration de Claude Bartolone, le président de l’Assemblée nationale appelant à un affrontement Hollande-Valls et enfin, l’interview de Manuel Valls dans le Journal du dimanche… On comprenait bien que cette primaire allait devenir un référendum contre Hollande. Et de plus, il était difficile d’être candidat directement à la présidentielle dès le début du mois de décembre.
Manuel Valls est-il le successeur naturel ?
Encore faut-il qu’il la gagne, cette primaire. C’est quelqu’un qui clive beaucoup, par ses idées et sa personnalité. Il laisse peu de place pour le dialogue politique ou social.
A-t-il trahi selon vous ?
Il n’a certainement pas été loyal. Et oui, il a trahi. C’est lui qui a amplifié l’effet du livre de Davet et Lhomme en déclarant : « J’ai honte ». Sa déclaration dans le JDD était aussi choquante. Au final, c’est lui qui a voulu empêcher le Président d’être candidat.
Il ne sera pas votre candidat ?
A priori, non, je ne soutiendrai pas Manuel Valls. Je pense qu’il ne pourra pas jouer un rôle important dans la présidentielle, et Arnaud Montebourg non plus d’ailleurs. Emmanuel Macron est désormais bien installé sur le créneau de la gauche réformiste, ce qui faisait la force de Valls au PS. Quant à Montebourg, il est concurrencé sur le créneau de la gauche radicale par Jean-Luc Mélenchon. Jusqu’ici, le PS parvenait à allier la gauche réformiste et la gauche radicale en son sein. Ce n’est désormais plus le cas.
Vous serez derrière Emmanuel Macron ?
Je veux respecter une période de décence, de deuil, après l’annonce de François Hollande. Je dirai dans quelques jours qui je soutiendrai.
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