Ils avaient lâché François Fillon… Les voilà qui rentrent au bercail ! Les « traîtres » ont retourné leur veste et se pressent derrière ce nouveau champion auquel ils ne croyaient plus. Du côté du vainqueur, on observe les manœuvres de ces ralliés avec délectation.
« Jésus Christ a converti moins de monde en une semaine que François Fillon ! » Bernard Accoyer rit de bon cœur, le dimanche 27 novembre, quelques minutes avant l’officialisation du triomphe de son champion. Fidèle de la première heure, le Savoyard observe d’un œil amusé le bal des élus venus se rallier à celui qui, il n’y a pas si longtemps, ne suscitait qu’indifférence dans les rangs de son parti. Des cadres LR dont beaucoup apparaissent désormais – le jeu politique est souvent bien cruel – dans toute leur veulerie. Il en va ainsi surtout de ceux qui soutenaient la campagne de Nicolas Sarkozy avec la certitude de l’emporter et qui sont tombés de haut après sa sévère élimination dès le premier tour de la primaire.
Parmi eux, Laurent Wauquiez. Cet ancien fidèle de François Fillon passé chez Sarkozy n’a pas ménagé sa peine pour se faire pardonner son infidélité après le premier tour de la primaire à droite : « Il a expliqué à l’entourage de Fillon qu’il s’occuperait de tout et il a immédiatement trouvé une salle à Lyon« , raconte un salarié du parti. Un activisme qui n’a pas suffi à convaincre l’ancien Premier ministre de maintenir ce si bon élève aux commandes de la Rue de Vaugirard…
Parmi les chapeaux (à plumes, donc) qui s’étaient brutalement éloignés, Pierre Lellouche fait figure de symbole. Député de Paris, ce dernier avait longtemps été coté comme une valeur sûre du fillonisme avant de subitement rejoindre les troupes sarkozistes l’été dernier. Pour son grand retour, l’ancien secrétaire d’Etat n’a pas emprunté la porte du pénitent. Il est apparu vendredi dernier dans le sillage du futur vainqueur de la primaire lors d’une visite de start-up. « Ah ça oui, François a toujours aimé les nouvelles technologies, c’est un geek ! » a-t-il même lancé à la cantonade alors que les proches de Fillon riaient sous cape devant le spectacle de ce « traître » jouant les bons apôtres.
Quelques jours plus tôt, une altercation avait secoué les murs du parti. Filloniste longtemps bien isolé au Conseil de Paris, Jean-François Lamour venait de tacler l’ancien ministre dans les colonnes du Parisien : « Lellouche est un habitué de ce genre de choses, il est d’ailleurs revenu très vite avec de meilleurs sentiments en appelant à voter Fillon. » Piqué par cette déclaration, Pierre Lellouche prend la parole devant un parterre d’élus : « Mon honneur a été mis à mal par Jean-François Lamour, déclare-t-il tout en trémolos. Je veux que tu retires ces mots ignobles. » « Pour qui se prend-il ? » sursautent certains élus de Paris, plus étonnés encore de voir l’ancien champion olympique s’exécuter pour répondre à Lellouche : « J’ai été convoqué par François Fillon qui m’a demandé de retirer ce que j’ai dit. Je retire ce que j’ai dit. » Ouf, Pierre Lellouche pense alors avoir retrouvé tout son honneur. Mais, quelques minutes plus tard, Jean-François Lamour éclate de rire et plaide… le « second degré« .
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