L’annonce ce jeudi du renoncement de François Hollande à une candidature pour 2017 n’a suscité parmi ses proches que des cris d’admiration saluant son sens de l’Etat. Les mêmes nous expliquaient pourtant avant-hier encore que le seul candidat de la gauche possible, et nécessaire pour le pays, c’était lui…
Donc Hollande ne sera pas candidat à sa succession. Or pas une voix à gauche pour suggérer qu’il s’agit d’une désertion, d’une fuite, pour crier à l’abandon de poste, au lâchage, pour exprimer un regret, pour lancer un « reviens, reviens, veux-tu » désespéré.
Au contraire. Tous ces hommages à une sortie digne – et elle l’est, en effet, digne -, toutes ces expressions de respect pour une décision qui s’imposait, tous ces remerciements pour un sacrifice sur l’autel de l’intérêt de la gauche et de la patrie, résonnent comme un grand « ouf ».
Mais, du coup, on se pince. Car, il y a quelques jours encore, que nous expliquaient certains hiérarques du Parti socialiste, beaucoup même, du plus haut niveau, président du groupe sénatorial, président du parti, porte-paroles, ministres : que François Hollande était le candidat naturel, obligé, qu’il s’imposait, absolument, qu’il n’y en avait pas d’autre, que ce ne pouvait et ne devait être que lui. Qu’il représentait la solution unique, incontournable.
Alors ? Ils n’en pensaient pas un mot ? Sous prétexte de légitimisme, ils ne défendaient en réalité que leurs intérêts de clan ? Ils ne tenaient compte ni de l’intérêt du pays, ni de celui de leur famille politique ?
Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a salué un président qui place son pays, l’Etat, avant des considérations personnelles. Donc eux plaçaient des considérations personnelles avant le pays et l’Etat ?
La remarque vaut pour les derniers sarkozystes. Depuis l’élimination de leur champion, une unanimité se dégage pour s’en féliciter, là aussi dans l’intérêt du pays et dans celui de leur camp.
Donc eux aussi sacrifiaient leur camp et leur pays à d’égoïstes petits calculs claniques ?
Une conclusion s’impose. Ceux qui, en s’accrochant coûte que coûte à Hollande, ou coûte que coûte à Sarkozy, ont montré qu’ils plaçaient leurs intérêts personnels avant celui de leur patrie et de leur cause, devraient logiquement dégager.
Quand une page se tourne, elle se tourne.
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