S’exprimant en direct depuis l’Elysée ce jeudi 1er décembre à 20 heures, François Hollande a annoncé qu’il ne briguerait pas de second mandat à l’élection présidentielle de 2017. La voie est libre pour Manuel Valls…
« J’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle ; au renouvellement, donc, de mon mandat ». S’exprimant en direct depuis l’Elysée ce jeudi 1er décembre à 20 heures, François Hollande a annoncé au cours d’une allocution de presque 10 minutes qu’il ne briguerait pas de second mandat lors de l’élection présidentielle de 2017.
C’est au bout de 9 minutes que l’annonce a eu lieu. Auparavant, la mine grave et la voix blanche, le chef de l’Etat a pris le temps de se livrer devant les Français à un bilan de son quinquennat, d’abord en forme de plaidoyer pro domo :
« Depuis mai 2012, j’ai agi avec les gouvernements de Jean-Marc Ayrault et de Manuel Valls pour redresser la France et la rendre plus juste. Aujourd’hui, au moment où je m’exprime, les comptes publics sont assainis, la Sécurité sociale est à l’équilibre et la dette du pays a été préservée. J’ai voulu que notre modèle social puisse être conforté, je l’ai même élargi. »
Après avoir encore abordé l‘ »égalité entre les femmes et les hommes renforcée », la « lutte contre les discriminations » avec notamment l’adoption du mariage pour tous, la modernisation de la démocratie (fin du cumul des mandats, transparence) ou encore la réforme territoriale, François Hollande en est venu à sa fameuse promesse de l’inversion de la courbe du chômage :
« Mais l’engagement majeur que j’avais pris devant vous, c’était de faire baisser le chômage. J’y ai consacré toute mon énergie, j’ai pris tous les risques (…). Les résultats arrivent, plus tard que je ne les avais annoncés, j’en conviens (…) Depuis le début de l’année, le chômage enfin diminue, mais il reste à un niveau trop élevé et je mesure ce que cette situation peut avoir d’insupportable… »
Le seul regret toutefois exprimé par François Hollande ne concerne pas le front de l’emploi :
« Je n’ai qu’un seul regret, je veux ici l’exprimer, c’est d’avoir proposé la déchéance de nationalité parce que je pensais qu’elle pouvait nous unir alors qu’elle nous a divisés. »
« Je porte un bilan et j’en assume toute la responsabilité », a résumé le président de la République, avant de mettre en avant son devoir et d’égrener les considérations qui ont pesé dans sa décision :
« Je dois diriger l’Etat, j’ai la responsabilité d’assurer le fonctionnement régulier de nos institutions jusqu’au terme de mon mandat (…) Je ne peux me résoudre à la dispersion de la gauche, à son éclatement, parce qu’elle priverait de tout espoir de l’emporter face au conservatisme et à l’extrémisme (…) Je ne suis animé que par l’intérêt supérieur du pays (…) L’expérience m’a apporté l’humilité (…) Le pouvoir, l’exercice du pouvoir, les lieux ,les rites, ne m’ont jamais fait perdre ma lucidité (…) Aujourd’hui je suis conscient des risques que ferait courir une démarche, la mienne, qui ne rassemblerait pas largement autour d’elle. Aussi, j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle. »
Un président sortant qui ne brigue pas de réélection : une annonce inédite dans l’histoire de la Ve République puisque seul Georges Pompidou, décédé en fonctions en 1974, n’a pas pu se représenter. Et pour la faire, François Hollande avait gardé la surprise jusqu’au dernier moment. C’est à 19h03 seulement que la nouvelle de son allocution a été diffusée, via l’AFP. Les spéculations autour de ses intentions avaient redoublé cette semaine, depuis que Manuel Valls avait indiqué dimanche au JDD ne pas exclure de se présenter lui aussi à la primaire de la gauche. La voie est libre, désormais…
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