Le requiem de la Ve

Dans notre démocratie incandescente attisée par des médias avides de sang et de larmes, l’écho de la bulle qui enterre Hollande révèle la schizophrénie à laquelle le requiem de la Ve République condamne la fonction présidentielle.

Sans doute les deux derniers locataires de l’Elysée sont-ils responsables, et coupables, d’avoir affaibli et même dévoyé la fonction présidentielle. La litanie de leurs erreurs, échecs et fautes est interminable. Il n’empêche que le jeu de massacre auquel se livrent les prétendants qui aspirent à leur succéder est révélateur de la schizophrénie à laquelle le requiem de la Ve République condamne la fonction présidentielle. Elle est parée de toutes les vertus, et surtout de toutes les attentes, durant la campagne électorale, avant d’être accablée de tous les maux à peine le lauréat entré à l’Elysée.

L’électeur a raison de manifester son impatience, sa déception ou sa colère quand les promesses qui lui ont été faites pour arracher son bulletin de vote ne sont pas tenues. Les candidats à la présidentielle, en revanche, cumulent deux erreurs : ils accablent tellement les travers du titulaire de la charge qu’ils abîment la fonction à laquelle ils aspirent. Et ils s’arrogent une telle toute-puissance en cas de victoire qu’ils se condamnent eux-mêmes à décevoir demain.

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