Le giga retournement de veste de Romney à l'égard de Trump

Alors que Donald Trump travaille à la composition de sa future équipe gouvernementale, il se murmure que Mitt Romney pourrait devenir le prochain chef de la diplomatie américaine. Et s’il vilipendait publiquement le milliardaire il y a neuf mois, il n’a pas de mots assez forts aujourd’hui pour le complimenter…

Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour avoir un poste ! Fraîchement élu président des Etats-Unis, Donald Trump se consacre pleinement à la constitution de son équipe gouvernementale. Depuis plusieurs jours, il multiplie les rendez-vous avec les personnalités susceptibles de devenir secrétaire d’Etat. Un processus qui s’est accéléré durant le week-end de Thanksgiving, mais qui n’a toujours pas permis de fixer un nom. Selon les médias locaux, plusieurs figures commencent à émerger parmi lesquelles on trouve un certain Mitt Romney. C’est dans cette optique que les deux hommes se sont rencontrés ce 29 novembre au soir à l’occasion d’un dîner à New York.

Accompagnés par Reince Priebus, celui qui vient tout juste d’être désigné comme chef de cabinet de la Maison Blanche, Trump et Romney ont pu discuter à loisir dans le très chic restaurant Jean-Georges. Et si le contenu de leur conversation n’a pas fuité, les deux hommes avaient l’air satisfaits à l’issue du repas. Face aux journalistes qui lui demandaient s’il avait dîné avec le futur chef de la diplomatie, Trump est resté sibyllin. « Vous verrez bien ce qui va se passer », a-t-il répondu. Romney, de son côté, a été bien plus loquace :

« La soirée a été fantastique. Nous avons discuté des dossiers qui agitent le monde, ce qui fut à la fois éclairant et engageant. (…) Je pense que l’Amérique continuera à diriger le monde lors de ce siècle, et j’ai la conviction que le président élu est l’homme qu’il nous faut pour nous conduire vers cet avenir meilleur. Il porte un message de rassemblement et sa vision est totalement en phase avec le peuple américain. »

Un changement radical de discours

La brosse à reluire était donc de sortie, hier soir. Il faut dire que depuis l’élection de Donald Trump, Romney s’empresse de saluer chacune de ses déclarations et d’approuver tout haut les nominations auxquelles il procède. À grands coups de dithyrambes, il espère sans doute camoufler un passé beaucoup plus belliqueux. Car il ne faut pas s’y tromper : les génuflexions pratiquées par Mitt Romney ne sont rien d’autre qu’une reddition politique éhontée. Pour s’en convaincre, il suffit de revenir quelques mois en arrière. Début mars, il prenait publiquement la parole pour freiner l’ascension du milliardaire qui, à l’époque, devait encore batailler pour être investi par le parti républicain. Et la tonalité était un tantinet différente…

« Si Donald Trump est élu, le pays sera plongé dans une longue récession. Les gens disent que c’est un entrepreneur de génie, mais c’est faux. Il n’a fait qu’hériter d’un empire déjà solide, il ne l’a pas créé. (…) Je vais vous dire ce que je sais : Donald Trump est un charlatan, un imposteur. Il prend les Américains pour des pigeons afin de pouvoir s’amuser à la Maison Blanche. Quant à nous, il ne nous restera plus que nos yeux pour pleurer… Il n’a ni le tempérament ni le discernement pour être président. S’il est élu, l’Amérique cessera de briller. »

Très vite, Donald Trump avait riposté à l’occasion d’un meeting où il rappelait que Romney l’avait supplié de le soutenir en 2012, lorsqu’il affrontait Obama pour devenir président. « Si je lui avait dit de se mettre à genoux, il l’aurait fait sans broncher ! » affirmera le milliardaire. Quant on voit le changement d’attitude de Romney, on est tenté de le croire…

D’autres candidats existent

Il reste que, malgré sa veste réversible, Mitt Romney pourrait très bien être éconduit. La presse américaine rapporte en effet que d’autres candidats au poste de chef de la diplomatie sont envisagés, et non des moindres. Ancien maire de New York et soutien indéfectible du nouveau président, Rudolph Giuliani est en bonne place. À 72 ans, il n’hésite pas à dire que le poste devrait naturellement lui revenir. Bob Corker, qui est très respecté à Washington et qui préside l’influente commission des Affaires étrangères du Sénat, est également un candidat sérieux. Enfin, le poste pourrait revenir à David Petraeus, le général qui commanda les opérations menées en Irak et en Afghanistan, avant de diriger la CIA en 2011 et 2012, puis de tomber en disgrâce en raison d’une aventure extraconjugale. Reçu lundi à la Trump Tower, Petraeus a manifestement séduit le président. Dans un tweet, Donald Trump s’était dit « très impressionné » par le général.

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