En visite en Grèce ce lundi, le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici appelle la population étranglée depuis six ans par l’austérité, à bien vouloir faire un effort supplémentaire pour recevoir sa nouvelle tranche « d’aide »…
Encore un effort. C’est ce que demande, sans gêne, le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici à la population grecque, dejà saignée par six ans de rigueur. De passage ce lundi 28 novembre à Athènes, où il doit notamment s’entretenir avec le Premier ministre Alexis Tsipras, Pierre Moscovici appelle en effet le gouvernement grec à adopter une nouvelle batterie de mesures d’austérité dans ses budgets 2017-2018, en échange de quoi l’Europe s’engage non pas à alléger sa dette colossale – près de 315 milliards d’euros, soit près de 180% du PIB – mais à ce que la question soit discutée à partir du 5 décembre, date de la prochaine réunion des ministres des Finances de la zone euro.
Des discussions sur la réduction de la dette grecque dont le principe avait pourtant été « collectivement » acté, rappelle Le Monde, il y a 6 mois par les créanciers du pays, c’est-à-dire le Fonds monétaire international (FMI), la Commission européenne et Banque centrale européenne (BCE). Qu’importe, Pierre Moscovici tient à une nouvelle fois mettre la pression sur les responsables grecs qui ont déjà consenti, entre autres, à engager de nouvelles coupes, dans les retraites par exemple, l’une des conditions préalables au versement de la nouvelle tranche d’aide de 86 milliards d’euros de prêts.
Appels à la grève en Grèce
Mais pour le commissaire français, il faut aller encore plus loin. D’ailleurs Pierre Moscovici estime « totalement réalisable » un accord « ces prochains jours » sur de nouvelles réformes à mettre en place. Si bien, poursuit-il dans un entretien accordé au quotidien grec de centre gauche Ethnos, que la Grèce apparaît aujourd’hui « enfin prête à tourner la page » de la crise.
Sur place cependant, cet énième « tour de vis passe mal », explique RFI. Le pays ayant de fait été paralysé jeudi dernier pendant 24 heures par une grève du secteur public, vivement opposé à la réforme du droit de travail. Un mouvement auquel vient d’ores et déjà s’ajouter un appel à la grève du secteur privé, le 8 décembre.
Le projet du budget pour 2017, qui doit être voté d’ici à la mi-décembre, prévoit des hausses de taxes sur de nombreux produits et services à l’instar des voitures, des carburants, de la télévision payante, de a téléphonie fixe, du tabac ou du café. Il prévoit également de nouvelles coupes dans les salaires et les retraites du public, à hauteur de 5,7 milliards d’euros.
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