La Suisse vote contre une sortie accélérée du nucléaire

Invités à se prononcer ce dimanche 27 novembre sur la fermeture ou non dès l’année prochaine de trois de leur cinq réacteurs nucléaires, les Suisses ont répondu non à 54,23% des voix.

Lancé par les Verts, le référendum “L’initiative de retrait nucléaire” proposait notamment de limiter à 45 ans la durée de vie d’un réacteur. Invités à voter ce dimanche 27 novembre, les Suisses ont choisi le non à 52,23% contre 45,77%. Le texte interdisait aussi la construction de nouvelles centrales et encourageait les énergies vertes.

Si les Suisses avaient été favorables à un tel référendum, la centrale de Beznau, la plus ancienne au monde, aurait été fermée dès 2017. S’agissant de celles de Gösgen et Leibstadt, elles l’auraient été en 2024 et 2029. Ce n’est pas la première fois que les Helvètes donnaient leur avis sur la question. En 2003, 66% d’entre eux s’étaient déjà montrés défavorables à une telle initiative.

Une mesure envisagée après la catastrophe de Fukushima

C’est peu de temps après la catastrophe de Fukushima au Japon, en mars 2011, que les autorités suisses avaient décidé de fermer progressivement les centrales nucléaires du pays, qui, pour l’instant, continuent à produire tant qu’elles répondent encore aux critères de sécurité. Seul hic : aucune date précise n’avait été fixée.

Dès l’année suivante, les Verts avaient commencé à réunir les 100.000 signatures nécessaires pour organiser ce référendum au niveau fédéral. Sans date limite, “il faudra attendre d’avoir une panne ou un incident avant de pouvoir fermer les centrales nucléaires”, avait déclaré à l’AFP Mathias Schlegel, porte-parole de l’initiative des Verts.

De son côté, le gouvernement jugeait “L’initiative de retrait nucléaire” prématurée. “Il serait en effet impossible de compenser à temps l’abandon de l’électricité nucléaire au moyen d’une électricité issue d’énergies renouvelables et produite en Suisse”, avait-il expliqué, soutenu par le Parlement et les partis de droite.

L’UDC (Union démocratique du centre), le premier parti helvète conservateur, nationaliste et populiste, avait pour sa part estimé que la Suisse serait devenue “l’otage” de ses voisins européens auprès desquels elle importe déjà 80% de l’énergie qu’elle consomme. Les Verts affirmaient au contraire que l’expansion rapide des énergies renouvelables en Suisse et en Europe pourrait rapidement compenser la perte de production d’origine nucléaire.

Si le oui l’avait emporté, des mesures de démantèlement auraient dû être prises très rapidement. En 2011, Swissnuclear, qui regroupe les producteurs d’énergie nucléaire du pays, avait estimé le coût de ce démantèlement à 21 milliards de francs suisses, soit 19 milliards d’euros.

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