Plusieurs maires de droite ont fait retirer de leur commune les affiches d’une campagne de prévention du VIH lancée par le gouvernement à destination des homosexuels. Ce mardi 22 novembre, la ministre de la Santé a annoncé avoir saisi la justice administrative contre les maires ayant retiré l’affiche.
Et maintenant, les arrêtés municipaux. Depuis vendredi, une campagne de prévention du VIH, à l’adresse des homosexuels et diffusée via l’affichage public des grandes villes par le gouvernement, suscite une attaque en règle de la droite. « Coup de foudre, coup d’essai, coup d’un soir. Les situations varient. Les modes de protection aussi », lit-on sur les affiches en question qui mettent en scène plusieurs couples gay, enlacés ou prêts à s’embrasser. Un message jugé « choquant » par certains élus Les Républicains, dont Bruno Beschizza et Christophe Béchu, maires respectifs d’Aulnay-sous-Bois en région parisienne et d’Angers, en Maine-et-Loire, bien décidés à interdire ledit affichage sur leurs communes.
« Quand on met des messages subliminaux d’une aventure d’une nuit, d’accouplement sans parler d’amour de manière aussi lapidaire, sur un abribus sans contextualiser, j’imagine un enfant de cinq ans qui sans libre-arbitre peut avoir une certaine confusion dans l’esprit », a ainsi critiqué sur BFM Paris le premier. « Cette campagne, par les slogans choisis et par les messages suggérés, a suscité un grand émoi (…) et délivre (…) à proximité des écoles, (…) un message que les jeunes enfants sont incapables de comprendre », s’est lui insurgé dans un courrier Christophe Béchu. Les deux élus ayant d’ores et déjà pris des arrêtés municipaux afin de faire disparaître les visuels.
Volonté politique ou coup de com’ ? Le sujet n’a cessé d’agiter les internautes ce week-end après que des voix catholiques ont décoché les premières flèches. « Mais quelle honte » a par exemple déploré l’ancienne présidente du Parti chrétien démocrate, Christine Boutin, sur Twitter, remerciant un twittos qui se vantait d’avoir dégradé les affiches. Précisément, le responsable de la Manif pour tous dans l’Ouest de la France, Louis Ronssin, avec ce message : « Nettoyage en cours à deux pas d’une école primaire »…
Nettoyage en cours à deux pas d’une école primaire pic.twitter.com/hEKkcK2xfb
— Louis RONSSIN (@LRonssin) 17 novembre 2016
Parmi les premiers à réagir, on retrouve par ailleurs l’actuel président du Parti chrétien-démocrate et candidat jusqu’à dimanche à la primaire de la droite, Jean-Frédéric Poisson, qui abrite lui ses critiques derrière un rejet de la promotion… de l’adultère. « Je demande @manuelvalls pour protection enfance retrait promo adultère domaine public », a-t-il en effet écrit sur Twitter en appelant à la signature d’une pétition.
Je demande @manuelvalls pour protection enfance retrait promo adultère domaine public https://t.co/eOf8O7jQt2 Aidez-moi, signez la pétition pic.twitter.com/O7DsTW7sWG
— JeanFrédéric Poisson (@jfpoisson78) 18 novembre 2016
Mais les critiques, comme la primaire justement, s’étendent aussi au centre. Le maire UDI de Louveciennes (Yvelines), André Vanhollebeke, a également menacé d’attaquer la campagne de prévention. Il faut dire que là encore, l’élu est un fan de la Manif pour tous, dont il a signé la « charte ».
gare de #Louveciennes : rappel, dans ce cas le maire peut faire usage de son pouvoir de police ! pic.twitter.com/AFOduWBytG
— André Vanhollebeke (@Vanhollebeke78) 17 novembre 2016
A une internaute qui se demandait ce qu’elle allait pouvoir dire à sa fille de 8 ans, la ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, Laurence Rossignol, a répondu en rappelant l’objectif de la campagne : « Qu’elle a la chance de vivre dans un pays où on informe les gens, sans déni, pour les aider à se protéger contre des maladies graves« . Et sa collègue de la Santé, Marisol Touraine, de lancer aux internautes choqués par les réactions de la cathosphère : « Quelques uns refusent de voir 2 hommes ensemble, veulent censurer cette campagne ? Partagez la ! Vos RT sont la + belle réponse. » Avant d’annoncer, ce mardi 22 novembre, le dépôt d’une plainte « pour la santé publique et contre l’homophobie (…) après la censure par certains maires de la campagne de prévention du VIH« .
Qu’elle a la chance de vivre dans un pays où on informe les gens, sans déni, pour les aider à se protéger contre des maladies graves. https://t.co/JdkCCfGcmS
— laurence rossignol (@laurossignol) 18 novembre 2016
Quelques uns refusent de voir 2 hommes ensemble, veulent censurer cette campagne ? Partagez la ! Vos RT sont la + belle réponse. #loveislove pic.twitter.com/nPfCfFxsBR
— Marisol Touraine (@MarisolTouraine) 18 novembre 2016
Pour la santé publique et contre l’homophobie, je saisis la justice après la censure par certains maires de la campagne de prévention du VIH
— Marisol Touraine (@MarisolTouraine) 22 novembre 2016
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