Au cours d’une conférence de presse organisée ce mardi matin, « Les Femmes avec Fillon » ont tenté de désactiver la polémique lancée par Alain Juppé sur l’IVG, sans parvenir à lever totalement l’ambiguïté…
Chacun sait qu’en politique, la meilleure défense est l’attaque. Et Annie Genevard mieux que personne. La députée Les Rrépublicains (LR) du Doubs était présente, ce matin du mardi 22 novembre, au QG de François Fillon pour défendre son champion après les dernières attaques d’Alain Juppé : « Peut-être devrions-nous rappeler l’épisode des Juppettes ? », lance l’élue. Assez habile d’attaquer le maire de Bordeaux sur le paternalisme bon teint de son équipe de 1995, composée de sous-secrétaires d’Etat féminines entourant le tout puissant Premier ministre de l’époque, avant d’être virées manu militari six mois plus tard… Tiens, à ce sujet, François Fillon a-t-il refusé à NKM un poste au gouvernement parce qu’elle était enceinte en 2009 ? Annie Genevard aurait surement aimé répondre à cette question, mais impossible : le seul porte-parole masculin de l’équipe, Jérôme Chartier, qui était installé au premier rang pour laisser mesdames s’exprimer, se lève aussitôt pour couper court aux questions déplaisantes.
Qu’on se le dise, « Les femmes avec Fillon » sont là pour nous répéter qu’il n’y a pas de sujet sur l’avortement et les droits des femmes car Fillon s’y est engagé : « Il ne reviendra pas sur l’IVG« , comme le martèle la députée des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer. Qu’importe si l’ancien Premier ministre répète qu’il est « à titre personnel« , de par ses « convictions religieuses« , opposé à l’avortement : si ce n’est pas dans son programme, ce n’est pas un problème. Il faut attendre l’intervention de la députée d’Ille-et-Vilaine Isabelle Le Callenec pour avoir une explication de fond sur le sujet : « On ne peut pas banaliser l’IVG, ça reste un acte qui n’est pas anodin. C’est le seul message qu’on veut envoyer« , assure-t-elle.
Des propos bien plus ambigus que ne veulent bien l’admettre les partisans de François Fillon, et qui traduisent une certaine gêne dans l’équipe. L’IVG est-elle un « droit fondamental » des femmes ? Réponse imprécise d’Isabelle Le Callennec : « C’est un droit qui est inscrit dans la loi« . Rien de plus. Sur ce sujet, les propos de François Fillon ont été rappelés par Alain Juppé lui-même sur l’antenne d’Europe 1. Lors d’un meeting cette année, le député de Paris avait confessé avoir fait une « erreur » en écrivant que l’IVG constituait un droit fondamental : « J’ai écrit (dans mon livre) que l’avortement était un droit fondamental. Ce n’est pas ce que je voulais dire. Ce que je voulais dire, c’est que c’est un droit sur lequel personne ne reviendra. Philosophiquement et compte tenu de ma foi personnelle, je ne peux pas approuver l’avortement.«
Contactée par Marianne, la présidente de l’association féministe Politiqu’elles, qui a auditionné les équipes de tous les candidats à la primaire de la droite, confie sa circonspection quant au programme du collectif « Les femmes avec Fillon » : « J’ai fait remarquer que beaucoup de leurs propositions pour les droits des femmes concernaient en fait les violences faites aux enfants, et qu’elles ramenaient la femme à son statut de mère de famille », explique Fatima El Ouasdi. « On m’a répondu que lorsque les enfants sont victimes de violence, les femmes étaient vulnérables. » Egalement contactée par Marianne, la fondatrice du collectif, Muriel Réus, y voit une « très mauvaise lecture de ce programme« , précisant que « lorsque les enfants sont attaqués, cela met les mères en difficulté ».
Visible en ligne, le programme des « Femmes avec Fillon » fait en effet la part belle aux moyens de lutter contre les violences faites… aux enfants. Proposant notamment de « vérifier les casiers judiciaires » des personnes travaillant en contact avec des mineurs. Quant aux mesures de lutte en faveur de l’égalité femmes-hommes, voilà ce qu’en dit Fatima El Ouasi, qui soutient à titre personnel NKM : « Tout est extrêmement imprécis, mais ça ne m’étonne pas vraiment. On m’a dit qu’il avait été compliqué de travailler en interne sur ces questions. » « J’ai invité cette jeune femme que je trouve intéressante en soi à me faire ses propositions pour qu’on puisse en discuter« , répond simplement Muriel Réus. Circulez…
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