Attentat déjoué : la piste d’un réseau téléguidé depuis la Syrie

Les sept hommes arrêtés le week-end dernier à Strasbourg et à Marseille dans le cadre d’une opération anti-terroriste sont soupçonnés d’avoir reçu l’ordre d’attaquer la France depuis la Syrie.

On en sait un peu plus sur le projet d’attentat déjoué le week-end dernier avec l’arrestation de sept hommes, dans la nuit de samedi à dimanche, à Strasbourg et à Marseille. De nationalités française, marocaine et afghane, ces individus âgés de 29 à 37 ans se trouvent toujours, ce mardi 22 novembre, en garde à vue. Soupçonnés d’appartenir à un réseau téléguidé depuis la Syrie, ils sont accusés d’avoir fomenté un projet « d’attaques coordonnées.«  « Les exploitations (…) pour tenter de déterminer le ou les endroits ciblés » sont toutefois « toujours en cours », a indiqué une source proche du dossier.

Parmi les personnes interpellées, un fonctionnaire d’une école primaire du quartier de la Meinau à Strasbourg – Yassine B., 37 ans -, au domicile duquel deux armes de poing et de la propagande djihadiste ont été saisies. Les autorités soupçonnent par ailleurs l’intéressé d’avoir gagné la Syrie (via Chypre) en 2015, en compagnie d’Hicham M., 37 ans, lui aussi placé en garde à vue.

Yassine B. n’a laissé « aucun indice, aucun élément qui aurait pu faire croire à une possible radicalisation » au sein de l’école de la Meinau, d’après l’adjointe au maire de Strasbourg en charge de l’éducation, interrogée par L’Obs. A ses côtés, Sami B., 36 ans, et Zakaria M., 35 ans, propriétaire présumé d’un pistolet automatique et un pistolet mitrailleur.

Suite des menaces sur l’Euro 2016

Quel usage comptaient-ils faire de ces armes ? L’enquête a démarré, toujours selon L’Obs, en février dernier après que des menaces d’attentat sur l’Euro 2016 de football ont été identifiées. Les sept hommes apparaissent d’ores et déjà, pour les enquêteurs, en lien avec ce projet d’attentat qui visait à frapper les fanzones ou les matchs.

A l’époque cependant, seuls les contacts de deux membres présumés de la bande interpellés au mois de juin – Nasser B., 38 ans et Lamary N., 40 ans – avec un cadre de l’Etat islamique en Syrie avaient été mis à jour. Rien en revanche sur l’identité exacte des petites mains prêtes à opérer sur le sol français. La DGSI, avec le soutien technique du Siat (Service interministériel d’assistance technique), aurait alors décidé de tendre un piège au groupe en signalant à l’un de ses membres l’existence d’une cache d’armes en région parisienne.

« Un leurre » en réalité destiné à appâter le reste de l’équipe. « La cache est ultra-surveillée (mais) pendant des mois, personne ne vient », raconte L’Obs, jusqu’à ce début du mois de novembre et la série d’arrestations auxquelles ont procédé les autorités. A Strasbourg mais aussi à Marseille, où pourrait s’être caché un relais financier du groupe, Hicham E., un Marocain de 46 ans résidant au Portugal, surveillé pour ses nombreux voyages en Europe et signalé comme radicalisé.  

« Une action terroriste envisagée de longue date sur notre sol » a été mise en échec, s’est félicité le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, ce mardi, lors d’une conférence de presse.  

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