Le sarkozyste Boris Boillon, sitôt revenu au Quai d'Orsay, sitôt renvoyé en correctionnelle

Redevenu haut-fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères depuis moins d’un mois, l’ex-ambassadeur Boris Boillon a été renvoyé ce lundi 21 novembre devant le tribunal correctionnel de Paris. La justice cherche à savoir d’où viennent les 350.000 euros en liquide retrouvés sur le diplomate, le 31 juillet 2013 à la gare du Nord, à Paris.

Les sarkozystes vivent des heures sombres. Chez Les Républicains, après l’élimination de leur champion au premier tour de la primaire de la droite, mais aussi… au Quai d’Orsay. Boris Boillon, l’ex-ambassadeur de France en Irak puis en Tunisie, mais aussi ancien conseiller Afrique du Nord et Moyen-Orient, de Nicolas Sarkozy à l’Elysée a été renvoyé ce lundi 21 novembre devant le tribunal correctionnel de Paris. Les chefs d’accusation sont gratinés : manquement aux obligations déclaratives de transferts de capitaux, faux et usage de faux, blanchiment de fraude fiscale et abus de biens sociaux. Rien de moins. Un coup dur pour l’homme de 47 ans qui venait de réintégrer le ministère des Affaires étrangères : début novembre, il avait été nommé délégué à la mission permanente française aux Nations unies.

L’affaire prend sa source le 31 juillet 2013, quand Boris Boillon est arrêté gare du Nord, à Paris, sans carte d’identité mais avec entre les mains un sac contenant 350.000 euros et 40.000 dollars en liquide. Le diplomate devenu à cette époque homme d’affaires n’a déclaré cette somme à personne. Il prétend avoir récupéré cette manne dans le cadre d’un contrat passé par sa société Spartago, spécialisée dans le « conseil pour les affaires », pour la construction d’un complexe sportif dans le sud de l’Irak. Plutôt méfiant à l’égard du système bancaire irakien, le diplomate, adepte des photos lascives sur Internet, aurait exigé ce paiement en liquide.

Proche de Mouammar Kadhafi

Seulement, les documents fournis par Boris Boillon pour justifier de ce contrat n’ont pas convaincu les enquêteurs. Un témoignage prétend même qu’il aurait fait produire un faux pour s’extirper de ces démêlés judiciaires. Dans le cadre de l’enquête sur le financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, les juges d’instruction se demandent quel rôle aurait pu jouer le diplomate. Arabisant, ce dernier s’est vanté pendant de nombreuses années d’être proche de Mouammar Kadhafi. Un témoignage – anonyme – affirme que Boris Boillon aurait réceptionné en 2007, avec Claude Guéant, 20 millions d’euros en billets de 100 et 500 euros, destinés à la campagne de Nicolas Sarkozy.

En 2011, Boris Boillon, alors ambassadeur en Tunisie, a participé à l’exfiltration de Libye de Bachir Saleh, l’ex-directeur de cabinet de Kadhafi. L’homme, soupçonné de garder de nombreux secrets sur les relations franco-libyennes, réside actuellement en Afrique du Sud où il serait en contact permanent avec Alexandre Djouhri, le sulfureux intermédiaire proche de Nicolas Sarkozy.

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