Avec des images rares de combats sur la ligne de front ou dans les prisons de haute sécurité où sont enfermés des djihadistes, le documentaire diffusé ce soir sur M6 dans l’émission « Enquête exclusive » éclaire sur l’évolution de la situation en Libye et les drames vécus par ses habitants.
De chaos à imbroglio, les qualificatifs ne manquent pas pour évoquer la Libye. Voilà bien cinq ans que le pays demeure dans l’actualité brûlante, sans qu’on comprenne vraiment ce qui s’y passe. Engoncés dans leurs sièges confortables, planqués dans les halls feutrés des palaces marocains et tunisiens, analystes et diplomates anonymes distillent quelques nouvelles confuses et agitent les épouvantails de Daech et des migrants pour servir des stratégies et agendas concurrents, en fonction des intérêts des puissances globales et régionales. Mais motus sur le drame que vivent les Libyens et le lourd tribu payé au quotidien pour affronter le chaos que leur a légué la communauté internationale.
C’est ce revers de la médaille que nous fait découvrir le documentaire « La poudrière libyenne », diffusé ce soir 20 novembre à 23h sur M6, dans le cadre de l’émission « Enquête exclusive ». Le film, réalisé par Roumiana Ougartchinska et Solomon Kane, est produit par Sable Rouge. Exceptionnellement, leurs caméras ont pu suivre, à Benghazi, les combats entre les forces spéciales de la nouvelle armée nationale du général Haftar qui contrôle l’est du pays et les djihadistes de Daech. Sur la ligne de front, ces jeunes soldats luttent avec les moyens du bord : des armes et du matériel hors d’âge. Chaque jour, ils sacrifient leurs vies dans cette guerre contre les terroristes et après deux ans de lutte acharnée, leur combat a payé : Daech a été chassé du centre de Benghazi. La charia n’y est plus appliquée. Les habitants peuvent à nouveau s’habiller librement, écouter de la musique, faire de la moto…
L’équipe de ce reportage a notamment suivi les « bikers » du Benghazi Motors Club, des motards qui paradent fièrement, au guidon de leurs engins, dans les quartiers libérés de la ville. Mais à la périphérie, les combats continuent. À dix kilomètres de là, sur la base aérienne de Benina, les militaires rafistolent de vieux Mig 21 pour bombarder les positions de Daech. Le pays est sous embargo. « Une injustice » qu’ils tiennent à dénoncer en s’interrogeant : « Pourquoi les avions de Sarkozy ne viennent-ils pas cette fois pour bombarder ? »
Pendant 4 mois, de mai à août 2016, les journalistes ont enquêté et filmé dans ce pays sous tension. Collaboratrice de Marianne et auteur du livre « Pour la peau de Kadhafi », Roumiana Ougartchinska a mis à contribution son réseau libyen pour emmener le téléspectateur là où les caméras d’ordinaire ne vont pas. Des prisons de haute sécurité où sont enfermés les djihadistes aux frontières poreuses du désert où transitent migrants et groupes armés, ce documentaire offre une plongée au cœur d’un pays dévasté, où le désespoir côtoie la rage de s’en sortir, coûte que coûte.
« Enquête exclusive » sur M6, le 20 novembre à 23h.
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