Donald Trump est bien l’élu du suffrage universel, même si Hillary Clinton le dépasse en voix, le vote s’exprime par Etat, sans contestation possible…
Quand les Etats-Unis votent en faveur d’un président particulièrement conservateur, on appelle ça une révolte contre les élites. Les oubliés, les prolos, les cols bleus ont bel et bien délaissé les démocrates, mais ils ont élu un homme d’affaires richissime. Les mal logés, comme les épargnants floués lors de la crise de 2008, offrent la Maison-Blanche à un superpromoteur, qui signe de son nom les derniers immeubles résidentiels bâtis dans Manhattan, et c’est le peuple qui désavoue les élites new-yorkaises.
Ces analyses, répétées tant aux Etats-Unis qu’en France, ne sont pas hélas, dénuées de fondement. Orwell n’est jamais bien loin. Donald Trump fait campagne depuis sa tour de la 5e Avenue, il est l’incarnation d’un peuple exprimant sa colère contre les élites économiques et culturelles de New York. Il mobilise des électeurs qui ne sont pas très riches, en promettant de les protéger contre les plus pauvres, en bâtissant un mur le long de la frontière du Mexique, il est donc l’épouvante des nantis.
Cependant, la contradiction s’affiche aussi chez les opposants, qui manifestent chaque jour à New York pour défendre la démocratie contre le résultat du suffrage universel. Car Donald Trump est bien l’élu du suffrage universel, même si Hillary Clinton le dépasse en voix, le vote s’exprime par Etat, sans contestation possible. Il n’y a rien de bien neuf dans tout cela, l’Amérique de Trump prolonge celle qui se dresse dans le fameux cauchemar de Bob Dylan, Greenwich Village se réveille en sueur. Les manifestants crient «Ce n’est pas notre président». Mais si !
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