Accaparement, ré-appropriation… L’appellation « Calissons d’Aix », un type de friandises provençales à base d’amandes et de fruits confits, a été enregistrée cet été en Chine par un investisseur local en toute légalité, au grand dam des producteurs français de l’UFCA, détenteurs de la marque.
Les « Calissons d’Aix » made in China. C’est la mauvaise surprise qu’ont eu les confiseurs aixois en apprenant qu’un investisseur de la région de Shanghai avait enregistré en Chine, fin août, les marques « Calissons d’Aix » et « Kalisong » – transposition en mandarin du nom de la friandise provençale – en ayant de surcroît associé à sa demande un logo qui évoque les boîtes d’un confiseur de la région du sud est français, d’après des documents consultés par l’AFP.
« En tant que détenteur de la marque collective Calissons d’Aix, on a immédiatement réagi et déposé un dossier d’opposition auprès de l’office chinois des marques », a dénoncé mardi 15 novembre Laure Pierrisnard, présidente de l’Union des fabricants de calissons d’Aix (UFCA) dans les colonnes du journal La Provence. Une nouvelle qui tombe d’autant plus mal que les producteurs aixois cherchent actuellement selon les Echos à développer la marque à l’international et en particulier sur le marché asiatique.
« Chaque pays possède ses lois propres (…) Personnellement, je suis un commerçant qui fait des affaires dans les règles », s’est quant à lui défendu l’investisseur chinois, M. Ye, contacté par l’AFP. Et d’assurer : « Nous ne recourons pas à cette marque déposée pour commettre des irrégularités, nous n’en avons pas l’intention ». Cette réappropriation de la confiserie française, à base d’amandes et de fruits confits interroge pourtant.
Car au-delà de la législation chinoise, la lenteur des procédures européennes pose également quelques questions. Cela fait en effet plus de 10 ans que l’UFCA a fait parvenir à l’Union une demande d’Indication géographique protégée (IGP) qui aurait pu, explique les Echos, prémunir les « Calissons d’Aix » contre le risque d’accaparement. Mais face aux « exigences des critères requis » et aux désaccords entre producteurs, la procédure est restée vaine. Dix IGP européennes ont cependant été à ce jour reconnues par la Chine dont le comté, le roquefort, ou encore le jambon de Parme.
M. Ye, l’investisseur chinois a lui – grâce entre autres à l’impuissance de l’Europe – trois ans pour commercialiser sa marque sous peine de la voir annulée.
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