Derrière les barreaux, le comportement des femmes radicalisées inquiète de plus en plus les surveillants. Les incidents en détention se sont multipliés…
Elles ne sont pas nombreuses, une trentaine dans les prisons françaises, mais leur comportement inquiète les surveillants pénitentiaires. Prosélytisme, « violence verbale accrue », « résistance à l’ordre« … les détenues radicalisées, dont le nombre a triplé ces derniers mois, poursuivent derrière les barreaux, selon les responsables du personnel, leur divine et radicale mission.
En témoigne la multiplication des incidents constatés à Fleury-Mérogis, la plus grande prison d’Europe, où les femmes radicalisées sont récemment passées de 9 à 23. Parmi elles, les trois suspectes de l’attentat déjoué à la bonbonne de gaz à Paris ou encore Anne Clain, la sœur de Fabien Clain, la voix qui a revendiqué les attentats du 13 novembre. Parmi ces 23 femmes, certaines n’ont rien trouvé de mieux que de crier, pendant les heures de promenade, « des passages du Coran à travers la fenêtre de leur cellule », raconte un surveillant de la maison d’arrêt à l’AFP.
Idem à la nurserie qui accueille à Fleury-Mérogis les femmes enceintes, les jeunes mères et leurs bébés jusqu’aux 18 premiers mois de l’enfant. La tension et l’angoisse y sont également montées d’un cran face à des détenues « prêtes à tout pour leur cause ». « Des troubles d’anxiété chez les enfants » ont même d’ores et déjà été constatés, poursuit un autre surveillant sous le couvert de l’anonymat.
« Tout devient objet de tensions », ajoute quant à lui Marcel Duredon, du syndicat FO-Pénitentiaire, dans un contexte carcéral explique-t-il où « les radicalisées » ne sont de surcroît « pas séparées des autres détenues ». « Cela fait plus d’un an qu’on voit venir cette vague. On voit se reproduire avec les femmes (une trentaine) et les mineurs (une vingtaine) exactement les mêmes erreurs qu’avec les hommes : retard dans le diagnostic, retard dans la prise en charge », renchérit le secrétaire général de l’Ufap-Unsa, premier syndicat pénitentiaire.
Le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas a pourtant annoncé fin octobre « une prise en charge spécifique des femmes », notamment avec la création courant 2017 de treize nouveaux quartiers. Mais pour Marcel Dureton de FO il est impératif de « ne pas attendre ». Car si 59 femmes sont actuellement mises en examen dans le cadre d’affaires terroristes, le chiffre pourrait rapidement augmenter avec les retours de Syrie…
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